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Le Mondial se lève à l'est

La France joue son ticket pour la Coupe du monde au Brésil dans une double confrontation avec l'Ukraine. Cela débute vendredi par un déplacement périlleux à Kiev avant le retour attendu mardi au Stade de France à St-Denis.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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La France retient son souffle. Au cœur de la sinistrose qui s'est emparée du pays, une qualification pour le Mondial apparaîtrait, ne serait-ce qu'un instant, comme un bonheur simple, gratuit et la promesse d'un futur meilleur. Au moins l'été prochain. Les Bleus en sauveur ? La tâche qui incombe aux joueurs français s'annonce pesante. Surtout sur des épaules qu'on n'imagine pas si solides que ça. Ce n'est que du foot mais on ne peut pas négliger la moindre éclaircie. La crise, le football français en connaît un rayon. Il s'est tellement mis d'épines dans le pied ces dernières années qu'il ne sait plus marcher normalement. C'est pourtant ce qu'on lui demande avant d'aller vite reconquérir des titres. Didier Deschamps, comme un reflet du président de la FFF Noël Le Graët, a tout fait pour mettre les différents avis de tempête de côté. La fameuse union sacrée qui permet de fermer les yeux sur les problèmes avant qu'ils ne rejaillissent plus tard, plus forts. Ne compte plus que le terrain et sa vérité. Qu'on nous laisse le doute et c'est peut-être mieux ainsi. "On est dans un esprit de défi, de combat. Il n'y a pas de  place au doute, aux incertitudes, aux interrogations, rabâche Deschamps depuis le début du stage des Bleus. Il n'y a que la vérité du terrain qui compte et il faudra aller au bout de nos idées. Les joueurs sont des compétiteurs et on se nourrit de ça."

Maîtriser son destin

L'enjeu de ce premier round en Ukraine est simple : se mettre en position idéale ou au moins ne pas compromettre la qualification avant le retour à St-Denis. En tirant les Ukrainiens, le hasard a au moins évité un gros morceau à la France. Aux Bleus de prouver qu'ils ont le niveau pour accéder à la phase finale du Mondial. En 2010, ils avaient péniblement éliminé l'Irlande avec cette main de Thierry Henry qui fit couler tellement d'encre. A peine sèche, elle avait inondé les plumes des éditorialistes quand ces mêmes Bleus s'étaient sabordés en plein mondial sud-africain. L'abcès n'a pas été crevé sur "l'affaire" Evra. Ce n'est plus le moment de le faire. Avec son jeu physique et la vitesse de Jarmolenko, l'Ukraine ferait peur à Didier Deschamps. Vingt ans après un France – Bulgarie que le sélectionneur a vécu comme un véritable drame (nous aussi), les Tricolores doivent à tout prix être les maîtres de leur destin. "Il ne faut pas avoir de fébrilité et d'anxiété, avance Deschamps. Le haut niveau c'est l'agressivité, l'engagement. Ce ne sont pas des touristes qu'on a en face, c'est une équipe tête de série, qui est devant nous, qui prend peu de buts, elle en marque beaucoup et c'est surtout un collectif."

Vidéo: les impressions du capitaine et du sélectionneur avant le match

Le rêve d'une génération

Cadre des Bleus, Blaise Matuidi n'a pas l'intention de jouer les touristes à Kiev. Le Parisien a faim de Mondial, un objectif qui parvient à fédérer un groupe au-delà de problème de concurrence, de clan, de génération. "Il faut prôner l'union sacrée, explique Matuidi. On a tous besoin de cette qualification. Un Mondial ça n'arrive pas tous les jours, qui plus est au Brésil. C'est un rêve qui n'arrive qu'une fois. Ce sont les deux matches les plus importants de l'année à disputer. La différence par rapport à d'autres matches de qualification de Ligue des champions, ceux-ci doivent conduire au Mondial. C'est autre chose de représenter l'équipe nationale. La concentration viendra d'elle-même,  on sera à 100% c'est sûr. On a tous envie d'aller au Mondial, de bien y figurer." On s'en contentera pour le moment. Quand on revient d'aussi loin, il ne suffit de pas grand-chose pour reprendre espoir. Rêver, la seule certitude qui nous reste.

Vidéo: les Bleus se préparent à Kiev

Le dernier entraînement à Kiev

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