Le grand soir de Dimitri Payet
Un coup de tonnerre qui a déchiré le ciel de Saint-Denis. L’égalisation roumaine avait quelque peu douché les espoirs tricolores. Comme face au Cameroun en match de préparation, c’est Zorro Payet qui est arrivé. A quelques secondes du temps additionnel, le Réunionnais a libéré un stade grâce à une merveille de frappe sous la barre. Il est encore trop tôt pour affirmer qu’il sera le Michel Platini ou le Zinédine Zidane de 2016 mais il pourrait bien être ce leader technique sans qui on ne peut pas gagner une grande compétition. Par son rayonnement à la Juventus Turin et son caractère, Paul Pogba avait le profil idéal pour tenir ce rôle. Révélation du Mondial au Brésil, le jeune tricolore n’a toujours pas explosé malgré son talent indéniable et des gestes de classe. C’est un autre milieu revenu dans la dernière ligne droite sous les yeux du sélectionneur qui a pris le jeu français à son compte.
Un but et des larmes
Dans le sillage de ses prestations à West Ham et sous le maillot bleu, Dimitri Payet a de nouveau mis son aisance technique au service de son équipe. La France en avait bien besoin après de longues phases sur un faux-rythme. Le potentiel offensif entrevu depuis quelques matches avait fait pschitt. Peu aidé par Matuidi, Griezmann et un Pogba intermittent, Payet s’est révélé le seul dynamiteur de ce match. Précieux avec son pied droit, il est l’auteur du centre victorieux pour Giroud (57e). C’est déjà lui qui avait donné en retrait à Pogba quelques secondes plus tôt mais dont la reprise avait trouvé le portier roumain sur sa route. Alors quand la Roumanie a égalisé, c’est encore Payet qui a mis son habit de lumière. Pas sur coup franc comme il en a l’habitude mais d’une frappe limpide (89e).
Payet: "Si on m'avait dit il y a un an..."
"C’est moi c’est bien mais j’espère que ce sera un autre la semaine prochaine, lâchait-il en toute modestie plusieurs minutes après son exploit. Si on veut gagner l’Euro, il faut faire des matches comme ce soir et ne jamais lâcher. Le costume du héros ne m’intéresse pas. On me demande d’être décisif. Après que je marque à la 10e ou à la 90e, pourvu que ça serve à l’équipe." Deschamps pouvait alors le faire sortir pour une ultime ovation. Le Réunionnais en a eu les larmes aux yeux. "J'ai été pas mal sous pression cette saison et j’étais beaucoup attendu en sélection, a expliqué Payet. Si on m’avait que ça se passerait comme ça ce soir, je n’y aurais pas cru. Je pense que c’est tout ça qui est ressorti à ce moment-là. Je sais d’où je viens et je viens de loin.." Ses coéquipiers l’ont tous serré très fort dans leurs bras. Ils pouvaient bien lui dire merci.
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