Le courage de Razzano n'a pa suffi...
"Je suis très émue, j'étais là pour Stéphane, c'était très dur avant d'entrer sur le court, il y avait beaucoup d'émotion et beaucoup de douleur. La douleur est là en permanence. J'ai essayé de rendre hommage à Stéphane aujourd'hui. C'était presque mission impossible mais j'ai fait mon maximum", a-t-elle dit. Avant de quitter le court, Razzano a reçu une ovation pleine de compassion du Central.
Son adversaire Gajdosova, 24 ans, lui a fait une bise affectueuse et donné une petite tape dans le dos au moment de sortir du Central. "J'ai beaucoup apprécié son geste, c'était très amical de sa part", a souligné Razzano qui a "essayé d'être forte et de ne pas trop montrer (s)es émotions". "Encore un peu sonnée, un peu perdue" par la perte de l'homme qui partageait sa vie depuis des années". Son compagnon, Stéphane Vidal, s'était éteint lundi dernier, vaincu par une tumeur au cerveau dont il souffrait depuis neuf ans.
"J'avais beaucoup d'émotions, de soupirs. C'était très difficile, très dur, ça fait mal. Je l'ai fait pour Stéphane mais aussi pour moi", a dit la 96e mondiale en conférence de presse. "On ne faisait qu'un (...) Je suis perdue, sous le choc", a-t-elle ajouté, précisant que le collier qu'elle portait en conférence de presse était celui de son fiancé. "Je lui avais offert un jour de la Saint-Valentin à Anvers, lors d'un tournoi (...) Il l'a porté jusqu'à son dernier soupir et aujourd'hui, c'est sur moi qu'il faut qu'il soit. C'était moi sur lui, maintenant, c'est lui avec moi."
Entourée et soutenue par sa famille et ses amis, qui étaient présents dans les gradins du central, Virginie Razzano a expliqué qu'elle allait désormais avoir besoin de temps pour faire son deuil et se retrouver. Mais elle s'alignera sur gazon à Birmimgham, et surtout à Wimbledon, comme elle l'avait promis à Stéphane Vidal. "Pour les prochains matches, je gérerai du mieux que je peux (...) Les filles sur le circuit ont beaucoup de compassion pour moi."
En signe de deuil, la plupart des autres joueuses françaises portent ainsi un ruban noir lors de leurs matches à Roland-Garros. "Cela nous fait relativiser sur le court. J'ai pensé d'ailleurs à cela à un moment quand j'étais trop stressée. J'ai pensé à Stéphane et à ce que vivait Virginie, je me suis dit: j'ai une chance incroyable d'être là. Tout ce stress que je me suis mis, c'est rien par rapport à ce qu'il s'est passé entre eux", avait confié Alizé Cornet après son premier tour dimanche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.