Le boom des courses hors-route jusque dans le désert
Les coureurs de Daklha Ultimate Saharian Trail ont depuis vendredi et jusqu’à dimanche comme terrain de jeu des pistes ensablées et des dunes. La soixantaine de coureurs embarqués dans l’aventure doit disputer au choix 90 ou 150 kilomètres autour de Dakhla dans le sud Marocain et "c’est difficile" reconnait l’une des participantes Florence Lapac : "On a eu beaucoup de vent au début. On a commencé sur les dix premiers kilomètres on était au bord de la mer et on avait le vent de face. Courir dans du sable qui était un peu mou avec du vent de face, je peux vous assurer que c’était hyper dur ".
Le désert représente bien sur le dénominateur commun de ces trois étapes en trois jours. Damien Vierdet possède une longue expérience de ce genre d'épreuves puisqu’il a terminé 4ème du redoutable Marathon des Sables. Le désert est aussi un mythe pour les coureurs à pied dit-il : " On veut toujours aller voir ce qui se passe derrière la dune, derrière cette montée, derrière ce sable. C'est toujours une grosse sensation de liberté, de sérénité, de calme, de vide, de silence aussi. En fait c’est un peu tout ça à la fois. Des sensations qu'on ne retrouve pas forcément ailleurs. Ce n'est pas le cas par exemple des marathons. Dans le désert un chemin peut faire plusieurs centaines de mètres de large ".
Il n’y a pas que les immenses étendues dans le désert qui plaisent aux coureurs à pied. Les sentiers escarpés en montagne avec des records de dénivelés sont également de plus en plus appréciés tout comme les parcours en forêt ou en rase campagne. On dénombre en France 6 millions de coureurs à pied plus ou moins réguliers et 40% d'entre eux pratiquent des trails. Forcément les organisateurs d'épreuves ont du s'adapter et aujourd'hui le trail représente quasiment une course sur trois.
Cette tendance est relativement récente estime Michel Huertas vice-président de la fédération française d'athlétisme chargé du hors stade : " Il y a 10 ans ça n'existait quasiment pas, il n'y avait que deux ou trois organisateurs. D'ailleurs au départ on croyait que c'était une mode qui se créait alors qu'on s'aperçoit que ça prend de plus en plus. Maintenant même le plus petit village qui faisait avant une course sur route préfère organiser un trail car ça amène beaucoup plus de monde. "
Ce succès s'explique par les paysages rencontrés en course bien sûr mais aussi parce qu'il n'y aucune honte à faire quelques pas en marchant. De toutes façons vu les dénivelées à franchir c'est même parfois obligatoire. Inversement, marcher sur une course sur route, dans l'esprit des coureurs focalisés sur le chrono et la moyenne au kilomètre : c'est tout simplement inimaginable !
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