Lavillenie, meilleur athlète de l'année ?
Vous sentez-vous dans la peau favori pour succéder à Usain Bolt?
Renaud Lavillenie : "Je le ressens un peu comme ça. En prenant un regard un peu extérieur par rapport aux trois finalistes, oui je pense que je suis le favori. J'y tiens car c'est quand même une récompense qui vient après une belle saison, une belle année. Pas seulement après un saut, un concours particulier. Ca serait un beau prestige de finir l'année avec ça. Mais on ne sait jamais. Tant qu'on ne nous l'a pas dit, tout peut arriver."
Le record du monde aura-t-il été décisif?
R.L: "Je pense que, justement par rapport aux deux autres, spécialement à Mutaz Barshim (le sauteur en hauteur qatari, ndlr), s'il n'y avait eu que le record du monde, ça n'aurait pas suffi vu ce que Mutaz a fait. Je pense que ce qui va être pris en compte, c'est aussi ma régularité, le fait d'avoir gagné une cinquième fois la Diamond League, remporté les Championnats d'Europe et aussi 21 concours sur 22. Tout ça va s'ajouter, évidemment le plus prestigieux étant le record du monde qui a marqué les esprits."
Justement, n'y a-t-il pas la frustration de ne pas avoir pu approcher ce toit l'été venu?
R.L: "Il y a eu déjà tout un renouveau à la suite du record du monde. Je suis passé dans une dimension où les sollicitations médiatiques et autres ont pris une ampleur qu'il a fallu apprendre à gérer. Donc ça m'a pris beaucoup de temps et beaucoup d'énergie. Ensuite, dans les meetings (en plein air) j'ai eu très peu de compétitions où les conditions étaient bonnes. En fin de saison, quand j'ai sauté le plus haut (5,93 m, le 5 septembre à Bruxelles), quand j'avais le plus de chances (avec la météo), c'est là que j'étais fatigué. Ca a été compliqué. J'étais sur de bonnes bases à l'entraînement et j'étais persuadé de sauter au niveau de ce que j'avais fait l'hiver".
Comme depuis votre avènement en décembre 2008, vous restez un accroc de la salle?
R.L: "Il y a une vraie volonté de faire encore une grosse saison en salle. Justement, ça peut enlever cette petite frustration de l'été. La chance, c'est qu'en salle on n'a pas de vent, on n'a pas de pluie, on est sûr d'avoir des conditions neutres à chaque fois. Au final, j'ai un gros challenge avec les Championnats d'Europe (indoor, début mars à Prague), avec l'objectif d'aller faire la passe de quatre qui n'a jamais été faite et qui est quelque chose de très important."
A votre copieux palmarès, il ne manque qu'un titre aux Mondiaux en plein air.
R.L: "Pour la saison estivale 2015, ça va être le gros objectif. Justement il faudra aussi être capable de bien se préparer, ne pas rester trop sur mes échecs précédents (3e en 2009 et 2011, 2e en 2013). Je pense que l'expérience m'aidera à mieux appréhender les différents cas de figure. Ca va être intéressant. J'ai hâte d'y être. D'autant que ce sera le dernier grand rendez-vous avant les Jeux de Rio".
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