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La Russie limoge le patron de son agence antidopage Iouri Ganous

Empêtré dans les problèmes de dopage depuis les Jeux Olympiques de Rio en 2016, mis au ban de l'athlétisme mondial, la Russie a décidé de limoger le président de l'agence antidopage russe (Rusada), Iouri Ganous. Le conseil de surveillance de l'organe avait recommandé ce limogeage au début du mois d'août, sous prétexte que des infractions dans la gestion interne auraient été décelées. Engagé dans une lutte contre le dopage dans son pays, Ganous avait trouvé logique que la Russie soit mise au ban du sport mondial en décembre dernier. Avec cette décision, elle engage un nouveau bras de fer avec le sport mondial. Et s'éloigne sans doute un peu plus d'une réintégration.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Iouri Ganous, directeur de l'agence russe antidopage (Rusada) (ALEXANDER VILF / SPUTNIK)

"Bien sûr (qu'il s'agit d'une vengeance), c'est une lutte. Ce que nous disons ne plaît pas, alors que nous nous battons pour un sport propre". Ces paroles prononcées au début du mois d'août alors que le conseil de surveillance de Rusada avait réclamé son limogeage , Iouri Ganous risque encore de les prononcer si on lui en laisse la possibilité. Directeur général de l'agence antidopage russe (Rusada), il tentait de redorer le blason du sport russe en luttant contre le dopage institutionnalisé, comme l'avait démontré le rapport McLaren en 2016, aboutissant aux premières d'une longue liste de sanctions des athlètes russes. Depuis sa nomination en 2017, il a beaucoup fait pour lutter contre le dopage et remettre le pays dans le concert mondial. Une tentative désormais avortée.

En décembre dernier, l'Agence mondiale antidopage avait conditionné la réintégration de Rusada, qu'elle jugeait non conforme au code mondial antidopage, à un respect de son indépendance. Cette décision va donc à l'encontre de cette volonté d'avoir une instance indépendante du fort pouvoir politique. A l'évocation d'un possible licenciement de Ganous, l'AMA avait indiqué dans un communiqué : "C'est un élément essentiel du code mondial antidopage que les organisations nationales antidopage, telles que Rusada, restent à l'abri de toute ingérence des comités nationaux olympiques et paralympiques dans leurs décisions et activités afin qu'elles puissent mener leur travail de façon efficace". Sauf que ce sont les comités nationaux olympiques et paralympiques russes qui constituent le conseil de surveillance de Rusada, et qui sont également les fondateurs de l'agence. Ils ont donc préconisé son licenciement, et décidé de son licenciement...

"L'assemblée générale a décidé de destituer Ganous. La décision a été prise à l'unanimité", a déclaré durant une conférence de presse le président du Comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov. Une décision qui ne devrait pas faciliter la réintégration du sport russe dans le monde.

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