Cet article date de plus de douze ans.

La revanche de Nasri

Décrié avant cet Euro, Samir Nasri a apporté une réponse cinglante sur le terrain face aux Anglais lors du premier match des Bleus dans le Groupe D (1-1). Buteur providentiel, le milieu de terrain français en a profité pour régler ses comptes avec ses détracteurs de la presse en leur adressant un geste et des paroles peu équivoques.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Le geste de Nasri envers les journalistes après son but

"Ferme ta gueule". Pas besoin d'être un expert dans la lecture sur les lèvres pour déchiffrer le message proféré par Samir Nasri juste après son but égalisateur face aux Anglais. Associé à un geste tout aussi explicite, le doigt sur la bouche, le message du milieu de terrain interloquait. A la question posée par les journalistes après le match, avides savoir les destinataires, Nasri répondait tout simplement : "à vous". Désarmant. Toujours est-il que le champion d'Angleterre en titre a eu le même comportement que Dugarry en 1998. Lorsqu'il avait inscrit le premier but des Bleus contre l'Afrique du Sud  lors du 1er match, le futur champion du monde, souvent décrié pour son manque  d'efficacité et ses occasions ratées, avait en effet tiré la langue en agitant  les bras.

"Homme du match"

Pourtant, réduire la prestation de Samir Nasri à ce geste d'humeur serait extrêmement réducteur. Car s'il est vrai que le joueur de Manchester City, que l'on dit par ailleurs poussé vers la sortie au sein du club champion d'Angleterre, avait été peu convaincant lors de ses dernières sorties en Bleu, il en a été tout à fait autrement face aux Anglais. Présent dans la construction comme dans la finition, précis dans ses passes, ne rechignant pas à revenir défendre, Nasri a logiquement été élu "Homme du Match" par l'UEFA.

De quoi donner raison à son sélectionneur qui a, jusque-là, eu raison  d'insister après toutes les interrogations sur le bon positionnement de son  joueur, tantôt meneur, tantôt relayeur, tantôt ailier droit, mais toujours  libre de se déplacer sur le front de l'attaque, ce dont il ne s'est, une  nouvelle fois, pas privé. "Avec Nasri , je vous ai trouvé sévère. Il a des capacités pour faire mieux,  mais je pense qu'il est en progrès", l'avait ainsi défendu Laurent Blanc au  lendemain du match contre l'Estonie.

Toujours remonté, l'ex-Marseillais, qui a finit dans l'axe, s'est même  permis d'apostropher Young lors d'un temps mort, lui reprochant les coups  précédemment mis par les Anglais alors que Milner restait au sol à la suite  d'un contact rude avec Mexès (77). A Donestk, le Bleu, plus habitué que ses partenaires à la rugosité des  joutes de Premier League, avait enfilé la tenue de combat. A la mi-temps, c'était même celui qui avait le plus couru dans le camp français avec 5,8 km parcourus. Pas de doute, Samir Nasri était motivé.

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