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La presse ibérique exulte !

Au diapason d'une victoire historique en Coupe du monde, la presse espagnole a pris son pied ! Tous les journaux font les gros titres sur la Roja avec des "Campeones" à toutes les sauces. "Champions du monde", titre ainsi en Une le quotidien madrilène El Pais. c'est "l'épopée qu'il manquait au sport espagnol. Son rival catalan La Vanguardia évoque lui "Les rois du monde" grâce à "génération de virtuoses du football", notamment le Barcelonais Iniesta, buteur décisif.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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L'Espagnol Capdevilla est un Champion du monde (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Chez les quotidiens sportifs, on est fier de son pays, champion pour la première fois. Pour ABC, qui titre "Champions" sur une photo de la +seleccion+ occupant  toute la Une, le 11 juillet 2010 fait désormais partie de "l'histoire de  l'Espagne". "Le but d'Iniesta pendant la prolongation" permet la victoire "d'une  génération prodigieuse", estime le quotidien. "Oui, oui, nous sommes champions!", titre le quotidien sportif Marca qui ne se pince pas mais presque. Selon Marca, les joueurs de l'équipe d'Espagne sont désormais les "rois du monde". "Le  titre vient couronner une équipe exceptionnelle et une génération de maîtres du  jeu", poursuit le journal. "Champions du monde", titre aussi l'autre journal sportif, As. "L'histoire d'Espagne commence de nouveau", estime El Mundo, pour qui cette  victoire est "une récompense à la qualité".

La tête dans les étoiles, la presse espagnole n'a pas manqué d'égratigner le jeu très dur des Hollandais en finale. "Incapable de faire face", les Pays-Bas "se sont consacrés à un  travail de harcèlement et d'abattage qui n'est pas à la hauteur d'un maillot  comme le sien", souligne As. El Pais parle d'une "Hollande méconnaissable, rien à voir avec" une équipe  "qui joue d'habitude avec élégance". Les Néerlandais ont "appliqué la consigne qui dit +c'est le ballon ou  l'homme qui passe, mais pas les deux+", estime la Vanguardia. "Les Pays-Bas ont eu recours à la violence depuis le début", une "violence  qui a coupé le jeu habituel de l'Espagne, mais pas assez pour les empêcher  d'être supérieurs", écrit Marca, qui parle aussi de "boucherie néerlandaise",  photos des actions Oranje les plus agressives à l'appui.

Au Pays-Bas, on a oublié les coups pour ne retenir que la douleur. "Les Oranje pleurent", titre en Une, en lettres oranges, le quotidien  populaire AD sur une photo pleine page de Wesley Sneijder, allongé sur la  pelouse du Soccer City de Johannesburg, le visage caché dans ses bras. "Fier après une déception, c'est possible", écrit l'éditorialiste du  journal. "Car même si la défaite en finale met un terme brutal à la joie qui a  régné ce week-end dans le pays, l'équipe néerlandaise peut être fière de sa  prestation en Afrique du Sud". "Toujours pas", titre de son côté le quotidien de gauche Volkskrant,  au-dessus de la même photo de Sneijder effondré, après la troisième défaite des  Pays-Bas en finale de la Coupe du monde. "Footballistiquement les Espagnols étaient meilleurs", admet le journal,  "mais, poursuit-il, l'équipe des Pays-Bas de 2010 est une machine de guerre en  orange, qui a refusé de s'incliner". Le quotidien populaire De Telegraf rend un hommage appuyé aux Oranje qui,  affirme-t-il en Une, se sont battus "comme des lions". "Quelle recette faut-il pour que les Pays-Bas deviennent un jour enfin champions du monde de football?", s'interroge le journal. "Que l'équipe néerlandaise joue un football aventureux ou discipliné, construit sur une organisation solide, elle ne réussit pas à devenir la meilleure équipe du monde". A méditer.

En France, L'Equipe s'est mis à l'heure espagnole en titrant : "Campeon de mundo !" Un véritable plaidoyer pour la roja qui "a dormi avec le trophée dans les bras, si du moins elle a trouvé le sommeil au bout de pareil accomplissement d'une quête magnifique". Pour Vincent Duluc, ce fût "une finale violente et faible pour commencer, excitante et incertaine pour finir." Mais à la fin, ce sont les "galactiques" ibères qui gagnent. Leur libérateur s'appelle Andrés Iniesta, "artiste majeur" et "petit bonhomme" qui "a fait basculer un grand destin."

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