Cet article date de plus de trois ans.

La pépite Burel, la patronne Ferro, des marathons potentiels : le "Set à suivre" de la 7e journée

Une couronne à prendre, un espoir qui pourrait être beaucoup plus que ça, et des surhommes prêts à suer jusqu'au bout de la nuit : voici le copieux menu du "Set à suivre" du jour.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le Russe Karen Kachanov (IAN LANGSDON / EPA)

Ferro taille patronne ?

Elle commence à peine à faire parler d'elle, mais il serait peut-être temps de s'y intéresser si vous ne l'avez pas encore fait. Fiona Ferro, c'est la meilleure joueuse française - femmes et hommes confondus - depuis la sortie du confinement. Elle a réalisé une belle performance au tour précédent en sortant la 18e mondiale Elena Rybakina, qui restait sur une finale à Strasbourg et surtout un stratosphérique bilan de 28 victoires pour huit défaites cette saison. Mais ce résultat n'est que le dernier d'une très belle série, commencée il y a près de deux mois lors du Challenge Elite FFT, d'où elle est ressortie invaincue en deux épreuves. Elle a ensuite enchaîné avec une victoire au tournoi WTA de Parlerme, où il y avait pourtant plusieurs joueuses du Top 30. En tout, Ferro en est à 14 victoires consécutives, série en cours. Ça vous situe le niveau de confiance qui l'habite.

Ce match face à Tig sera piégeux, puisqu'elle y est favorite et qu'il est toujours complexe de confirmer un exploit par un match moins "coté". Mais il vaudrait vraiment le coup d'y jeter un œil, car au prochain tour, la Française pourrait ferrailler avec l'Américaine Sofia Kenin. La tête de série numéro 4 n'est pas la plus assurée des joueuses du Top 10 sur terre battue (preuve en est son match désastreux face à Victoria Azarenka à Rome, perdu 6-0 6-0). Largement de quoi créer un deuxième exploit pour Ferro. Cela commence par un travail bien fait face à Tig, ce samedi. 

Burel, l'espoir de luxe

Avec Hugo Gaston chez les hommes, c'est le numéro surprise de cette édition 2020. Clara Burel, seulement classée 445e mondiale, a littéralement explosé ces derniers jours. D'abord auteure d'un match mémorable au 1er tour face à Arantxa Rus, terminé à plus de minuit et au bout de trois heures de jeu, puis impressionnante de maîtrise face à une joueuse pourtant difficile à manœuvrer (Kaja Juvan, battue en deux sets), Burel va, quoi qu'il arrive laisser son empreinte sur ce tournoi. 

Face à Shuai Zhang ce samedi, elle ne manquera pas de repère. C'est contre  la Chinoise, 39e mondiale, qu'elle s'est inclinée il y a une semaine à Strasbourg, en huitièmes de finale. Ce fut une défaite en deux sets, mais la deuxième manche, seulement gagnée au tie-break par Zhang, laisse penser que Burel n'est pas si loin, malgré son classement. Une défaite serait un aboutissement logique à son parcours. Une victoire propulserait son tournoi dans une nouvelle dimension, et esquisserait, pour la troisième fois en une semaine, de nouvelles limites à ses capacités. 

Chez les hommes, des marathoniens en piste 

Comme depuis le début de ce Roland-Garros, nous sommes gâtés en marathons (trois matches d'au moins cinq heures et plus), mouillons-nous un peu et misons sur deux nouveaux duels homériques. 

D'abord, Cristian Garin et Karen Khachanov. Le Chilien est le fer de lance d'un spécimen un peu en voie de disparition ces dernières années sur le circuit : les purs terriens. Garin en carrière, c'est quatre titres ATP, les quatre glanés sur terre battue. 50 victoires, dont près de 70% de match sur ocre. Il est le digne héritier d'un Nicolas Almagro, avec un gros service et surtout, une science de la terre battue, des angles, du déplacement, de la défense, bien au-dessus de la moyenne. Face à lui, le Russe Karen Khachanov n'est pas vraiment de sa trempe sur terre. Mais il est un adepte des matchs en cinq sets cette année. Il en a déjà joué quatre, sur moins de dix matchs joués au meilleur de cinq sets. Dont l'un des plus beaux marathons de la saison, face à Nick Kyrgios en Australie. Bis repetita ? 

Préparez bien aussi doudounes et gants si vous faites partie des spectateurs du match entre Roberto Bautista Agut et Pablo Carreno Busta. Les deux Espagnols ont un profil de jeu similaire. Ils adorent les rallyes de fond de court, ne viennent à la volée que s'ils sont en position idéale, et sont deux guerriers sur le terrain. Leurs précédentes rencontres sont assez parlantes. Ils se sont joués trois fois au meilleur des trois manches : trois matchs d'environ 2h30. Une fois au meilleur des cinq manches : le match s'était terminé après plus de 4h de baston. 

Canada Rising 

Le Canada, nation du tennis de demain ? Après Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov et Bianca Andreescu, une autre prodige canadienne est en train de se révéler, cette fois sur ce Roland-Garros. Leylah Fernandez a 18 ans, c'est la benjamine de ce tableau, et elle est parvenue à se hisser jusqu'au 3e tour en battant la très solide Polona Hercog (47e mondiale) ce jeudi, mais surtout, en éliminant la tête de série numéro 31, Magda Linette, au 1er tour. La Canadienne n'en est qu'à son troisième Grand Chelem joué, puisque son premier match sur le circuit WTA était son 1er tour à l'Open d'Australie cette année. Elle franchit donc les étapes à une vitesse remarquable, et hormis l'exceptionnelle Cori Gauff (17 ans), elle a une longueur d'avance sur l'ensemble de sa génération, et même de la suivante.

Face à elle s'avance la Tchèque Petra Kvitova. La double vainqueur de Wimbledon, régulière Top 10 depuis quelques années, semble encore deux ou trois classes au-dessus des adversaires affrontés jusqu'ici par Fernandez. Mais elle n'est pas non plus sur sa meilleure surface, et même si les conditions peuvent l'avantager, Kvitova n'en reste pas moins friable. Fernandez pourra-t-elle aller encore plus haut, encore plus vite ?

Tous les matches de la journée sont aussi à suivre en direct vidéo sur France.tv

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.