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La mort de Patrice Dominguez

L'ancien joueur de tennis devenu consultant, notamment pour France Télévisions, Patrice Dominguez, est décédé dimanche, à l'âge de 65 ans, des suites d'une longue maladie. Depuis de nombreuses années, il était consultant pour France Télévisions, lors des Internationaux de France notamment mais aussi de la Coupe Davis.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Patrice Dominguez (LOIC VENANCE / AFP)

C'est un expert, un amoureux, un passionné qui a disparu. Patrice Dominguez avait le tennis en lui, mais aussi pour beaucoup d'autres sports. Sur le court, il était surnommé 'Monsieur 100 000 volts". Avec sa patte gauche et son jeu offensif, il a atteint les 8e de finale de Roland-Garros et de Wimbledon en 1971 et celles de l'Open d'Australie en 1973. Il était un joueur important de l'équipe de France de Coupe Davis à cette époque, puis un membre influent des anciens joueurs.

Après sa carrière sur le terrain, au cours de laquelle il a disputé quatre finales, Patrice Dominguez, dont le meilleur classement fut 36e mondial en 1973 (il a aussi été deux fois N°1 français en 1976 et 1978), s'est reconverti avec bonheur dans les médias, abordant le tennis avec pédagogie. En 1990, il est devenu capitaine de l'Équipe de France de Coupe Davis l'espace d'un an. Directeur du Tournoi d'Anvers de 1991 à 1993, il a également été co-directeur du tournoi de Monte-Carlo, mais aussi directeur du tournoi de Toulouse, de Moselle ou de Montpellier, qu'il a créés pour la plupart. 

Vidéo: Patrice Dominguez, un gaucher offensif sur le court

Directeur technique national à deux reprises

Il est devenu en 1994 Directeur technique national de la Fédération française de tennis (FFT) jusqu'en 1996. Il avait alors en charge l'ensemble de la politique fédérale, pour le plus haut niveau mais aussi pour le développement de masse. Sa proximité avec les joueurs en a fait un homme de terrain très apprécié, notamment auprès des Français qu'il connaissait par coeur, ce qui lui permettait d'avoir une analyse juste et d'apporter son expertise. Pour la deuxième fois, on lui a confié la mission de Directeur technique national de 2005 à 2009. Il avait toujours une vision très fine des aspects techniques et tactiques des rencontres et des joueurs, une connaissance pointue de l'ensemble du circuit, autant féminin que masculin. Amoureux du jeu et de l'histoire du jeu, il savait transmettre ses connaissances avec simplicité et clairvoyance.

"Il a consacré sa vie au tennis, dont il fut un acteur aux multiples rôles  au niveau mondial, tous assumés avec passion et détermination : joueur,  entraineur, dirigeant, organisateur. Il en fut également la voix mais aussi  l'historien avec une cinquantaine d'ouvrages consacrés à son sport", a indiqué Cendrine Dominguez, son épouse, dans un communiqué. Ces dernières années, outre France Télévisions, il officiait également à RMC, après avoir travaillé à Europe 1 et avoir dirigé le service des Sports de La 5.

Fan de Federer, mais pas seulement

Depuis plus de 15 ans, il était un fan absolu de Roger Federer, auquel il avait consacré un livre intitulé "Roger Federer, le virtuose". C'était l'un des nombreux ouvrages à son actif. Cela ne l'empêchait pas de goûter avec plaisir les performances des autres joueurs, et notamment de Rafael Nadal sur la terre-battue parisienne. Il pouvait parler pendant des heures des joueurs, du jeu, et son analyse était très demandée par tous les médias de France mais aussi de l'étranger.

Vidéo: Patrice Dominguez, un passionné

Le tennis français pleure Patrice Dominguez

En 2013, comme souvent, il nous avait transmis ses connaissances, sa passion et son savoir sur les techniques des grands champions, lors des Internationaux de France. L'an dernier, lors de l'édition 2014 de Roland-Garros, il avait accompagné toute la quinzaine sur la terrasse de France Télévisions, malgré la maladie. Connu, reconnu, il ne refusait aucune sollicitation. Malgré son amour inconditionnel pour les joueurs français, il ne perdait jamais sa lucidité pour expliquer les défaites de ses protégés, comme en novembre dernier lors de la finale de la Coupe Davis à Lille perdu par la France contre la Suisse.

Le tennis français a perdu l'une de ses voix, l'un de ses soutiens les plus fervents

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