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La guerre du foot en Egypte

Le siège de la Fédération égyptienne de football et des bâtiments appartenant à un club de la police ont été incendiés samedi au Caire par des supporteurs mécontents après un jugement rendu dans une tragédie du football en février 2012 qui avait fait 74 morts à Port-Saïd, dont une majorité de supporteurs d'al-Ahly..
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 1 min
 

Des supporteurs de ce club  de la capitale, surnommés les Ultras, ont envahi le complexe situé sur une île au milieu du Nil et y ont mis le feu. Par ailleurs, des centaines d'ultras se dirigeaient également vers le ministère de l'Intérieur, proche de la place Tahrir, dans le centre-ville, selon la télévision d'Etat.

Ce drame de février 2012, le plus meurtrier du football égyptien, s'était produit après la victoire du club local Al-Masry dont des centaines de supporteurs avaient envahi le terrain et lancé des projectiles vers ceux d'Al-Ahly. Samedi, le tribunal a confirmé les condamnations à mort prononcées en janvier contre 21 personnes, en majorité des partisans du club de Port-Saïd. Concernant les 52 inculpés restants jugés samedi, 28 ont été acquittés et 24 condamnés à des peines allant de la prison à vie à un an de prison. Sur les neuf policiers accusés, sept ont été acquittés et deux condamnés à 15 ans d'incarcération.

"Au début, on était contents quand on a entendu les 21 condamnations. En fait, on n'a pas entendu le reste du verdict", concernant les condamnations plus cléments et les acquittements, a déclaré supporter d'al-Ahly. "Ensuite, on est devenu très en colère", a-t-il ajouté. Les supporters d'al-Ahly avaient menacé de semer le "chaos" dans la capitale si les accusés, notamment les policiers, étaient acquittés.

La justice égyptienne a semblé dépassée par ces évènements, d'autant que, de leur côté, après les condamnations des leurs en janvier dernier, les partisans du club de Al-Masry avaient provoqué des violences meurtrières ces dernières semaines à Port-Saïd. Les manifestants avaient notamment attaqué les bâtiments des forces de sécurité à Port-Saïd et des heurts avec la police avaient fait plus de 40 morts, poussant le président Mohamed Morsi à déployer l'armée pour soutenir la police.

Spectatrice de cette vague de violence, la Fédération égyptienne en est à gérer ses problèmes domestique et tenait notamment samedi des réunions d'urgence pour savoir ce qu'il en serait des prochains matches de football prévus dans le pays. En attendant, les pompiers s'activaient pour tenter de circonscrire l'incendie de son siège.

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