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La France bien vernie au tirage

En obtenant présence dans le chapeau N.1 du tirage au sort de la Coupe du monde 2015, l'équipe de France avait déjà mis les atouts de son côté. En héritant de l'Irlande et de l'Italie, plus des qualifiés de l'Amérique (Canada ou Etats-Unis) et de l'Europe, elle s'en sort bien. Ce sera première fois que les Bleus affronteront les Italiens en Coupe du monde (seulement 2 défaites par ailleurs) et la quatrième fois qu'ils croiseront les Irlandais (pour 3 victoires).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
 

Dans chaque compétition, il y a une poule de la mort, et une poule facile. En gagnant lors des tests-matches de novembre son billet pour faire partie du chapeau N.1, et intégrer le Top 4 mondial, l'équipe de France avait fait le plein de chances pour éviter le gros piège. Mais cela n'était pas suffisant. Il fallait de la réussite pour éviter l'hôte anglais, présent dans le chapeau 2, où les Gallois, reversés dans le chapeau 3. Les Australiens ayant eu le "privilège" d'intégrer une poule A en compagnie de ces deux ogres de l'hémisphère Nord, Philippe Saint-André et Thierry Dusautoir, présents à Londres pour l'occasion, ont eu la satisfaction d'être intégrés en poule D.

Un parcours de rêve ?

Avec eux, l'Irlande, l'Italie, et deux qualifiés, l'un provenant de l'Amérique, l'autre de l'Europe. Cerise sur le gâteau, les Français seront opposés, si ils sortent logiquement des poules, aux équipes provenant de la poule C (Nouvelle-Zélande, Argentine). Si les Bleus finissent premiers, ils croiseraient ainsi les Argentins en quarts de finale, avant potentiellement de croiser le chemin du vainqueur du groupe A (Australie, Angleterre, Galles) qui sera opposé au deuxième du groupe B (Afrique du Sud, Samoa, Ecosse). Point commun des deux équipes déjà intégrées à cette poule D: un gros pack, puissant et redoutable notamment en mêlée.

Si l'optimisme est de mise, c'est bien évidemment que les Français ont été séduisants ces derniers temps sur le terrain. Mais pas seulement. L'Irlande, présente dans le chapeau 2, a été battue dans l'histoire à 56 reprises par le XV de France, pour 6 nuls et 29 victoires. Et les trois matches opposant les deux équipes en Coupe du monde (1995, 2003, 2007) se sont tous soldés par de nettes victoires tricolores. Pour la deuxième fois, les deux nations s'affronteront en poule, comme en 2007. Et si le dernier affrontement s'est soldé par un nul (17-17) en début d'année et que les Irlandais se sont imposés en 2009, le bilan reste largement positif pour les Bleus ces dernières années, avec cinq victoires depuis 2007.

Brunel face à son ancienne sélection

Pour l'Italie, la balance penche encore davantage en faveur des hommes de Philippe Saint-André. Trente-deux victoires françaises pour deux défaites (1997, 2011), la tendance est lourde. Mais les Transalpins sont de plus en plus menaçants, pour toutes les nations majeures, comme l'a constaté la Nouvelle-Zélande lors des tests de novembre durant soixante minutes. Jamais les deux nations ne se sont croisées en Coupe du monde. S'il est toujours présent aux commandes, ce match aura un goût très particulier pour Jacques Brunel, sélectionneur de la Squadra après avoir été adjoint de Bernard Laporte lors des Coupe du monde 2003 et 2007.

Les deux autres membres de ce groupe D seront issus des matches de barrages. Pour celui provenant de l'Amérique 1, cela se jouera vraisemblablement entre les Etats-Unis du Biarrot Ngwenya et le Canada du Clermontois Jamie Cudmore. Ces deux équipes sont en effet les plus proches du top niveau mondial, et sont plutôt en constante progression ces dernières années. Si ce sont les Américains, ce sera la deuxième fois, après 2003 (victoire tricolore 41-14). Si ce sont les Canadiens, ce sera la troisième fois, après 1991 (victoire 19-13), 1999 (victoire 33-20) et 2011 (victoire 46-19). Pour celui provenant de l'Europe 2, cela devrait se jouer entre la Géorgie (jouée une seule fois dans l'histoire lors de la Coupe du monde 2007) et la Roumanie, que la France n'a plus joué depuis 2006 mais qu'elle avait affrontée lors des deux premières Coupes du monde (victoire 55-12 en 1987, 30-3 en 1991). Bilan contre cette nation dans l'histoire: 8 défaites, 2 nuls et 39 succès.

Réactions

Philippe Saint-André (manageur du XV de France): "Si on veut être champions du monde, il faudra gagner contre toutes les nations. C'est vrai que quand tu vois la poule A avec l'Australie, l'Angleterre et le pays de Galles, c'est la vraie poule de la mort. Notre poule à nous est difficile, c'est une poule un peu européenne avec l'Irlande et l'Italie. Dans trois ans, il faudra venir avec beaucoup de confiance, essayer d'avoir été réguliers dans la performance. On sait que la vérité d'aujourd'hui et la vérité de demain peuvent être différentes. On sait aussi que tous les matches de Coupe du Monde sont compliqués. Le premier (de la poule) évitera probablement les Néo-Zélandais en quart de finale. Mais c'est un groupe difficile, il vaudra mieux en sortir premier."

Thierry Dusautoir (capitaine du XV de France): "En gagnant tous ses matches en novembre et devenant tête de série, la France s'est hissée au rang des nations majeures. En ce qui concerne la poule, c'est une poule européenne, une sorte de mini Tournoi des six nations si on ose dire. Les prochaines éditions du Tournoi seront donc un clair indicateur avant de se retrouver en Coupe du Monde."

Jacques Brunel, (entraîneur de l'Italie): "La France et l'Irlande sont les deux équipes qui ont fait les plus beaux résultats en novembre. De ce point de vue-là, on n'est pas très verni. Ceci dit, la Coupe du Monde est dans trois ans. Surtout, nous, on est sur un chemin où on cherche à progresser petit à petit. On savait qu'on tomberait avec deux grosses équipes donc on n'est pas surpris. Que ce soit la France ou l'Irlande, ça va nous donner l'occasion de nous tester pendant trois ans encore pendant les mois de janvier et février. On espère toujours, ce sera notre objectif. On a encore du chemin à parcourir. On a fait des progrès mais on n'arrive pas à les concrétiser encore totalement. On va surtout se reconcentrer très vite sur le Tournoi qui arrive rapidement."   

Brian O'Driscoll (capitaine de l'Irlande): "C'est un bon tirage pour la France ! Je suis sûr qu'ils seront contents de retrouver l'Irlande et l'Italie, deux nations qu'ils ont  battues régulièrement par le passé. Les Coupes du Monde sont difficiles: ça devient dur quand vous sortez de la poule, mais il faut déjà en sortir. Nous n'avons pas été performants en Coupe du Monde mais quand nous jouons bien, nous pouvons battre la France, l'Italie et aussi les Etats-Unis ou le Canada et la Roumanie ou la Georgie (possibles adversaires à l'issue des qualifications, ndlr). Le défi sera difficile mais ça aurait pu être pire. En ce qui me concerne, je serai spectateur. L'Irlande s'améliore. Les plus anciens comme Ronan O'Gara, Paul O'Connell et moi-même allons passer la main, une nouvelle génération est en train de s'installer, elle arrivera (à la Coupe du Monde) avec une belle expérience."

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