La France au finish contre le Nigeria
Mis en balance avec Sissoko pour une place dans l'entrejeu tricolore, Paul Pogba a justifié le choix de Didier Deschamps. Alors qu'il n'avait pas particulièrement brillé durant les phases de poule, le joyau de la Juve en endossé le costume du sauveur de la nation en marquant le but libérateur et en participant activement, avec Cabaye et Matuidi, à la domination du milieu français sur son homologue. La clé de cette victoire.
Avec Giroud et Pogba alignés d'entrée, et une charnière Varane-Koscielny, les Français entraient prudemment dans le match. Le Nigéria, qui jouait beaucoup plus haut que lors de son dernier match face à l'Argentine, un public largement acquis à la cause des Super Eagles et une chaleur étouffante (+ de 30 degrés) incitaient à la mesure. A l'instar des autres huitièmes de finale disputés jusqu'alors, celui-ci ne dérogeait pas à la règle, chaque formation avançant ses pions à reculons.
Lloris répond à Enyeama
Après un quart d'heure, le cardiomètre montait enfin dans les tours avec une frappe de Giroud non cadrée mais aussi, et surtout, un but d'Emenike justement annulé pour un hors-jeu... de quelques centimètres (18e). Cette frayeur avait le mérite de réveiller les Français qui ripostaient par un centre de Valbuena pour la volée de Pogba, excellent pendant 45 premières minutes, mais Enyeama sortait un réflexe de classe mondiale pour détourner la tentative du milieu tricolore (21e). Lloris n'était pas en reste côté tricolore puisque le portier de Tottenham détournait une frappe lourde d'Emenike, encore lui (44e). Les hommes de Didier Deschamps pouvaient remercier leur dernier rempart qui leur évitait de rentrer aux vestiaires avec un débours qui aurait très bien pu sanctionner leur fébrilité défensive et leur maladresse dans le dernier geste à l'image de la relation Giroud-Benzema, inexistante (une seule passe entre les deux attaquants durant la première période).
La tension, palpable, ne quittait pas la pelouse de Brasilia à la reprise. Manquant singulièrement de tonus, les Français continuaient de jouer avec le frein à main. Amorphes, les partenaires d'Evra laissaient les Super Eagles déployer leurs ailes mais, par chance, leurs serres manquaient elles aussi de tranchant. Didier Deschamps tentait d'insuffler du dynamisme et de la vitesse avec le remplacement de Giroud par Griezmann (62e) mais c'était surtout Lloris qui maintenait le bateau bleu à flots grâce à une nouvelle envolée sur un tir d'Odemwingie (64e). Le nouvel entrant français se distinguait pourtant par une remise parfaite dans la course de Benzema qui butait sur Enyeama, parfaitement sorti (70e). Bref, les deux gardiens brillaient mais c'était bien les seuls...
Griezmann, le vent de fraîcheur
A l'orée du dernier quart d'heure, cependant, la France faisait enfin la différence physiquement. Sentant le vent du boulet des prolongations, voire pire, ils accéléraient nettement et remportaient leurs duels à l'impact. le résultat était immédiat : frappe de Cabaye sur la barre (77e) puis tête de Benzema claquée par Enyema (78e) ! Et au moment où le gardien de Lille semblait parti pour écoeurer définitivement les Français, il se déchirait sur une sortie aérienne, repoussant le cuir sur le crâne de Pogba qui marquait d'une tête lobée splendide (1-0, 79e) !
Le plus dur était fait. Enfin libérés, les partenaires de Pogba se mettaient définitivement à l'abri grâce à un but contre son camp de Yobo, mis sous pression par Griezmann, dans les arrêts de jeu (2-0, 92e). Alors que l'on avait craint que la chaleur ne les désavantage, c'était bien au physique que les Bleus ont fait la différence dans les dernières minutes. Mais il faudra se mettre à jouer certainement plus tôt en quarts de finale face à l'Allemagne ou l'Algérie.
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