La FIFA éteint les braises au Brésil
"Coup de pied aux fesses" avait trouvé en écho "vaurien", "grande gueule" et une mise à l'index. A un peu plus de deux ans de l'ouverture de la Coupe du monde au Brésil, la tension était montée de plusieurs crans ces derniers jours entre le pays organisateur et la FIFA. Au centre de la polémique, Jérôme Valcke, le secrétaire général de l'instance internationale, qui a été contraint de faire marche arrière. Trois jours après avoir déclaré que le pays devait "se donner un coup de pied aux fesses" face aux retards constatés dans les travaux d'infrastructure des stades comme de l'hôtellerie, le Français a fait amende honorable: "Je souhaiterais vous présenter mes excuses ainsi qu'à toutes les personnes qui se sont senties offensées par mes propos", dit-il dans une lettre envoyée au ministre des Sports, Aldo Rebelo, qui avait demandé dans une lettre à la FIFA que Valcke ne soit plus être leur interlocuteur. "Je regrette profondément qu'une interprétation incorrecte de mes propos ait provoqué tant de préoccupation. En français 'se donner un coup de pied aux fesses' signifie seulement 'accélérer le rythme', et malheureusement, cette expression a été traduite en portugais en utilisant des mots beaucoup plus forts".
Si la simple méprise de traduction est possible, il n'en demeure pas moins vraie que la phrase a fait monter la température au Brésil, Marco Aurelio Garcia, un des principaux conseillers de la présidente Dilma Roussef, qualifiant lundi soir Valcke de "vaurien" et de "grande gueule". Et au-delà de cette polémique que la FIFA tente désormais d'éteindre, le Brésil se trouve toujours face à un défi d'une énorme ampleur. Entre les stades et les infrastructures routières comme hôtelières, le pays a d'énormes chantiers à mener à bien pour faire face à l'épreuve planétaire. Depuis plusieurs mois, la FIFA alerte les autorités nationales de son inquiétude. Fin janvier, l'instance mondiale avait ainsi déjà pressé le Brésil d'adopter le texte de loi régissant le Mondial qui est sans cesse repoussé et, en décembre, son président Sepp Blatter s'était dit "préoccupé" par l'état de préparation du Mondial. Dans sa lettre de contrition, Jérôme Valcke rappelle tout de même sa "préoccupation" face aux retards, mais se veut confiant à l'égard d'un gouvernement sacrément échaudé: "Je souhaiterais réitérer, comme je l'ai fait en de nombreuses occasions, que le Brésil est et sera toujours la seule option pour accueillir la Coupe" du monde en 2014."
Avec une mission d'inspection qui débute aujourd'hui un tour des stades à Sao Paulo, Porto Alegre, Curitiba, Cuiaba, Manaus et Natal, soit six des douze stades du Mondial, il n'est pas évident que la pression retombe comme un soufflé. Les conclusions des émissaires de la FIFA seront en tous cas très attendues. D'un côté comme de l'autre.
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