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La Coupe du monde à 48: rêve ou réalité ?

En officialisant le passage de la Coupe du monde à 48 nations (contre 32 aujourd'hui), la Fifa a fait un pas de géant. Cela permettra "à plus de pays de rêver", a expliqué Gianni Infantino, son président, qui a précisé que la durée de la compétition ne serait pas changée avec ces 16 matches supplémentaires. Mais la raison de cet accroissement est sans doute ailleurs. Selon certaines estimations, les revenus augmenteraient de 605 millions d'euros, par rapport à l'actuel format. Michael tapiro, expert sport et business et fondateur de Sports Management School, décrypte les dessous de cette décision.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président de la Fifa, Gianni Infantino (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Officiellement, ce passage à 48 clubs doit permettre aux petites nations de participer à la Coupe du monde. Mais n'est-ce pas simplement une question d'argent ?
Michael Tapiro:
"Cette décision a deux avantages pour l'organisateur: augmenter les droits TV et le marketing. Cela permet d'assumer des promesses de campagne, et préparer en même temps la prochaine élection. C'est une décision politicienne, qui ne va pas dans le sens du sport, ni dans le sens d'une meilleure qualité du jeu. C'est un vrai changement de politique de la Fifa."

Est-ce une manière pour la Fifa de redorer son image auprès des petites nations, suite aux nombreux scandales financiers et de corruption qui l'ont éclaboussée ?
M.T.:
"Cela pourrait être le cas si la Fifa avait expliqué comment elle allait répartir et redistribuer la nouvelle manne financière obtenue grâce à ses 16 matches disputés en plus. On n'en est pas là. C'est une logique de développement global du football, qui fait la part belle à l'Afrique et à l'Asie, qui sont deux marchés extraordinaires. Ce sont des ressources formidables en matière de droits TV, de marketing, de numérique et même du nombre de fans présents dans les stades. On est très loin du côté sympathique d'aider les petites nations. En outre cela conduira à une impossibilité que l'Afrique, après le Mondial-2010 en Afrique du Sud, accueille une Coupe du monde, car cela impliquerait trop d'investissements."

Est-ce pour vous une décision populiste, appliquée au sport ?
M.T.
: "C'est une décisions électoraliste, financière, et un peu populiste. Gianni Infantino (le président de la Fifa, Ndlr) a besoin de s'affirmer à la tête de la Fifa. J'ai peur que cette compétition ressemble un peu plus à la Coupe du monde de rugby, qui est à deux vitesses avec assez peu de surprises et d'enjeu dans la 1re phase de poules à 3, et une vraie compétition qui débuterait en 8e de finale. A 48, l'organisateur doit s'investir encore plus, ce qui va sans doute contraindre la Fifa à réaliser des organisations à 2-3 pays. Cela fera baisser les coûts, mais aussi les revenus."

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