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L'Italie en finale

Propulsée par un Super Mario Balotelli, auteur d'un doublé, l'Italie a dominé l'Allemagne en demi-finale de l'Euro (2-1) au terme d'un match parfaitement maîtrisé. La Squadra Azzurra, impressionnante d'efficacité, retrouvera l'Espagne pour la victoire finale dimanche à Kiev.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Cassano devance Schweinsteiger

Et la Squadra assura. Même si elle ne partait pas avec la faveur des pronostics face à une Allemagne qui avait certainement fait la plus forte impression depuis le début de la compétition, l'équipe transalpine a continué d'avancer, fidèle à ses convictions (un jeu porté vers l'avant) et à ses certitudes (l'Italie est invaincue face à l'Allemagne dans les grandes compétitions internationales). La Mannschaft de Joachim Löw, en dépit de sa puissance de feu, s'est certainement trompée dans le choix des armes. En alignant Kroos au milieu et surtout Gomez et Podolski en attaque, le sélectionneur allemand a certainement fait fausse route. Lents et peu inspirés, ces deux joueurs n'ont jamais pesé sur cette demi-finale et ont souffert de la comparaison avec leurs remplaçants à la pause, Klose et Reus. Et surtout avec leurs homologues italiens, les deux doux-dingues, Antonio Cassano et Mario Balotelli...

Le début de la rencontre ne laisse pourtant pas augurer d'un festival italien. A contrario, c'est l'Allemagne qui met la pression d'entrée en squattant le camp de la Squadra. Après plusieurs alertes chaudes sur la cage d'un Buffon étrangement fébrile, cette domination est ponctuée par une frappe de mule de Kroos boxée par le portier de la Juventus (13e). Cela marque le réveil de "Gigi" et de ses partenaires qui jaillissent soudain de leur boîte ! Deux avertissements, signés par des frappes de Montolivo (17e) et Cassano (18e) et c'est le coup de semonce : Cassano, toujours lui, se débarrasse avec une étonnante facilité de Hummels sur le côté gauche et centre pour le crâne puissant de Mario Balotelli qui s'élève bien plus haut que Badstuber pour ouvrir le score (1-0, 20e). Dès lors, le match est lancé. L'Allemagne n'a pas abdiqué et l'Italie, qui n'est plus vraiment l'Italie, refuse de défendre son maigre avantage.

Le chef d'oeuvre de Balotelli

Ainsi, à deux tirs d'Özil (27e) et de Khedira (35e), toujours stoppés par un Buffon redevenu sauveur de la patrie, les hommes de Prandelli répondent par une passe géniale de Cassano pour Montolivo qui tergiverse trop dans la surface de vérité (34e). C'est l'instant choisi par Mario Balotelli pour faire basculer le sort du match. Lancé à la limite du hors-jeu, l'attaquant de Manchester United résiste au retour de Lahm et expédie LA frappe de cette Euro. Puissante, précise, elle laisse Neuer sans absolument aucune réaction, si ce n'est celle de poser un genou à terre (2-0, 36e). Il n'y a rien d'autre à faire.

L'Allemagne ne donnera l'impression de pouvoir renverser la situation que quelques minutes après la reprise. Le temps pour Reus d'inquiéter Buffon après un rush rageur mais le feu allemand s'éteint vite au contact du froid réalisme transalpin. Guidés par un Andrea Pirlo toujours aussi juste dans ses orientations du jeu, les Italiens parviennent à dérégler complètement la belle mécanique allemande. Certes, celle-ci a encore quelques soubresauts, à l'image de ce coup-franc de Reus sorti par une claquette magistrale de Buffon (62e), mais, globalement la Mannschaft déçoit. Manque d'inspiration, manque de folie. Précisément ce qui caractérise Mario Balotelli.

Le penalty transformé par Özil dans le temps additionnel (2-1, 91e) ne change rien, si ce n'est de faire croire à un impossible miracle pour les Allemands. il n'aura pas lieu, l'Italie reste bien leur intraitable bête noire. Et c'est bien la Squadra Azzurra qui disputera dimanche à Kiev le titre européen. Les deux équipes, qui s'étaient affrontées en phade de poule, s'étaient séparées sur un score de parité (1-1). Cette fois, il faudra un vainqueur. 

Déclarations :

Philipp Lahm (défenseur et capitaine de  l'Allemagne): "C'est très très dur. On fait des fautes idiotes et c'est comme  cela qu'on prend les buts. Cela ne doit pas nous arriver. Une fois que tu es  mené au score contre l'Italie, cela devient très difficile. Le plus dur, c'est  que cette équipe a un tel potentiel pour faire plus que ça. Mais on a pas été  assez malins non plus. Quand on n'est pas capable de jouer à son vrai niveau au  bon moment, c'est comme ça qu'on perd ce type de match".
   
Andrea Barzagli (défenseur de l'Italie): "On mérite de gagner, mais on a  souffert dans les 10 dernières minutes. Nous sommes très organisés et quand il manque un joueur on sait qu'on va le remplacer par un joueur qui connait les consignes. (A propos de Balotelli) Il est brillant, il a beaucoup de talent  mais c'est une victoire d'équipe".

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