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L'IAAF enquête sur des aveux d'athlètes chinoises de "l'Armée de Ma"

La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) enquête sur les supposés aveux de dopage de plusieurs athlètes chinoises de "l'Armée de Ma", et notamment de Wang Junxia, détentrice depuis 1993 des records du monde des 3.000 et 10.000 m, aveux relayés cette semaine par la presse chinoise. Si ces confessions sont avérées, elles pourraient conduire à l'annulation de ces deux records du monde, a précisé l'IAAF.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La Chinoise Wang Junxia (à gauche sur la photo) aurait avoué s'être dopée (LI GANG / XINHUA)

"L'Armée de Ma", ces athlètes entraînées par Ma Junren, avait stupéfait le  monde de l'athlétisme en 1993 en trustant les victoires et les records (dont  certains toujours en vigueur) dans le fond mondial. Des succès basés  officiellement sur des pratiques étranges, la prise de décoction à base de sang  de tortues molles par exemple. "L'article relayé par CCTV (NDLR: la télévision publique chinoise) confirme  l'existence d'une lettre adressée à un journaliste, et apparue au grand jour  seulement mercredi. A partir de là, la première action de l'IAAF doit être de  vérifier que cette lettre est bien authentique. L'IAAF a donc demandé à la fédération chinoise d'athlétisme de l'assister dans cette optique", a indiqué  dans un communiqué l'instance internationale basée à Monaco. Dans cette lettre signée en 1995 par neuf athlètes, dont Wang Junxia, les  sportives font part de leur souffrance et de certaines pratiques. Ce courrier  avait été adressé au journaliste Zhao Yu, auteur en 1997 d'un livre intitulé  "Enquête sur l'Armée de Ma". Cette lettre n'était pas présente dans la première version de l'ouvrage,  mais dans la réédition du livre l'an passé, selon CCTV. Contacté vendredi par l'AFP, Zhao a refusé tout commentaire, expliquant  simplement: "Un auteur parle à travers ses livres." La lettre a été publiée cette semaine en mandarin par Tencent Sport, puis  reprise en anglais par le South China Morning Post.

"Nous sommes des êtres humains"

"Nous sommes des êtres humains, pas des animaux", écrivent notamment les  signataires. "Pendant de nombreuses années, il (Ma Junren) nous a forcées à  prendre de grandes quantités de produits interdits. C'est vrai", est-il  également écrit. "Nous sommes également inquiètes d'entacher la gloire de notre pays et de  minimiser la valeur de nos médailles d'or qu'il nous a été si difficile de  gagner", écrivent-t-elles. Quelques semaines après avoir été sacrée championne du monde du 10.000 m à  Stuttgart (Allemagne) en 1993, Wang Junxia avait établi les records du monde du  3.000 m et du 10.000 m lors des championnats nationaux, en septembre. Elle avait alors amélioré la précédente marque mondiale de plus de 42  secondes sur 10.000 m pour la porter à 29 min 31 sec 78/100e et devenir la  première femme sous les 30 minutes. En 1995, Wang Junxia s'était ensuite éloignée de Ma Junren, menant une  sorte de fronde avec d'autres athlètes. Ce qui ne l'avait pas empêchée de devenir championne olympique du 5.000 m  un an plus tard, en 1996, aux JO d'Atlanta, et d'y décrocher l'argent olympique  sur le 10.000 m.

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