L'avenir de Roland-Garros toujours discuté
Rester ou partir. La tradition ou la nouveauté. Paris ou banlieue. Histoire ou économie. Locataire ou propriétaire. Les dirigeants de la Fédération française de tennis continuent à réfléchir, à consulter. Serpent de mer depuis quelques années, le projet d'extension du stade Roland-Garros, désormais doublé d'une réflexion d'un déménagement pur et simple, continue d'alimenter les rumeurs. Paris, Gonesse, Marne-la-Vallée et Versailles, voici les quatre possibilités qui s'offrent aux futurs Internationaux de France. "On s'interdit d'avoir des préférences", répète Gilbert Ysern, directeur général de la FFT. "L'objectif qu'on s'était fixé était de faire progresser tous les dossiers. On s'y tient. Et on est en plein dans le tableau de marche fixé, pour être en mesure de prendre une décision lors de notre assemblée générale à la mi-février. Les dossier ont bien avancé. On a encore trois mois pour les affiner et les creuser."
Entre politique, projets sportifs, ambitions économiques, et volonté stratégique, chaque projet est une option bien différente, même si Gilbert Ysern rappelle que "les trois hypothèses de déplacement ont beaucoup de points communs". Ces projets doivent répondre à deux problèmes majeurs posés par l'actuel stade Roland-Garros: "On a besoin de toit et d'espace. On ne traite pas comme on le voudrait deux populations: les joueurs, et les spectateurs. On sait désormais qu'on peut résoudre ça en partant, comme en restant." Le stade de la Porte d'Auteuil a l'avantage "d'être un endroit magique", qui fait que ce "tournoi est différent, urbain, magique, qualitatif". "Evoluer à Paris, dans la ville, c'est un des arguments forts du dossier parisien", constate Gilbert Ysern, qui concède le problème de la redevance est "une vraie discorde entre nous" mais qu'il ne sera en aucun cas question de toucher "à la partie classée des serres d'Auteuil. C'est un projet propre, et on a la conviction de bien se conduire." Il confirme que si "on restait porte d'Auteuil, on ne ferait pas de l'augmentation sensible du nombre de spectateurs un objectif important", tout en affirmant que ce ne "serait pas du replâtrage. On ne peut pas dire que le projet aura une durée de vie très courte."
Pour les trois autres projets, ceux de Gonesse et de Marne-la-Vallée ont l'avantage de permettre à la Fédération de devenir propriétaire de l'enceinte, ce que Paris et Versailles n'offrent pas. "L'argument patrimonial est important. Mais il y a moyen de faire que l'accession à la propriété ne soit pas LA question du projet. La mairie de Paris a compris que la concession devait être de longue durée, comme Versailles, pour que cela s'apparente à de la propriété." Et d'avancer que "l'argument économique jouera un rôle. On connaît l'investissement assez précis si l'on reste à Paris, ou si on construit un stade ailleurs, et on a même des coûts différents entre les trois projets en fonction des sols." Quant à savoir comment les joueurs reçoivent la possible délocalisation, Gilbert Ysern a pu constater que le Club France Coupe Davis (qui réunit les joueurs français) a "exprimé l'idée que ce n'était pas obligé que l'on reste à Paris", alors que les joueurs du circuit, selon lui, seraient satisfaits d'un maintien à Paris.
Trois mois, beaucoup de réunions et d'études, et ce seront aux 190 élus de la FFT de trancher. A la mi-février, on devrait donc savoir quel sera l'avenir de Roland-Garros. Le choix est simple, comme le résume Gilbert Ysern: "Nous en arrivons à considérer deux modèles assez différents: l'un en ville, porte d'Auteuil, dans cet endroit magique, l'autre plus loin, mais avec beaucoup plus d'espace et des conditions différentes."
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