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L'attraction Coleman, la mise au point de Semenya

L'Américain Christian Coleman a conforté son statut de grand favori du 100 m des Mondiaux 2019 dimanche à Stanford, tandis que la Sud-Africaine Caster Semenya, en conflit avec la Fédération internationale d'athlétisme, a réussi un retour gagnant sur 800 m.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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  (LACHLAN CUNNINGHAM / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Coleman n'avait jamais battu son illustre et controversé compatriote Justin Gatlin en compétition. Il a mis fin à cette disette avec la manière: la nouvelle sensation du sprint US n'a laissé aucune chance au champion du monde en titre du 100 m. Il s'est imposé au terme d'une ligne droite parfaitement maîtrisée en 9 sec 81/100e (vent: -0,1 m/s), nouvelle meilleure performance mondiale de l'année, soit 4/100e de mieux que son précédent chrono de référence établi le 13 juin à Oslo. Gatlin a terminé 2e (9.87) devant le Britannique Zharnel Hughes (9.97).

"Il y a encore plusieurs choses qu'on pourrait améliorer. Mon état d'esprit, c'est de toujours progresser", a affirmé Coleman, qui a échoué à 2/100e de son record personnel établi en août 2018 (9.79). A 23 ans, le vice-champion 2017 est devenu le patron de la distance-reine du sprint cette année: en trois sorties sur 100 m, il est toujours descendu sous les dix secondes.

"Cela donne confiance"

"Ça donne confiance, c'est clair. Tout le travail que j'ai accompli à l'intersaison a servi quelque chose, il faut continuer comme ça", a-t-il expliqué en pensant aux Mondiaux-2019 de Doha (27 sept-6 oct). Ses compatriotes Michael Norman et Rai Benjamin ont survolé respectivement le 400 m (44.62) et le 400 m haires (47.16), nouvelle MPM 2019 et 9e meilleur chrono de l'histoire. Le roi du 110 m haies, le Jamaïcain Omar McLeod, a encore été battu et a dû se contenter de la 3e place (13.29), derrière le Cubain Orlando Ortega (13.24) et le Français Wilhem Belocian (13.29).

La course la plus attendue de la journée était le 800 m, qui marquait le retour sur sa distance de prédilection de Caster Semenya. La double championne olympique a dû avoir recours à la justice suisse pour s'aligner sur cette distance. Un tribunal helvétique a suspendu, provisoirement, la nouvelle réglementation de l'IAAF sur les athlètes hyperandrogènes qui interdit à Semenya et à d'autres la compétition si elles ne suivent pas un traitement pour faire baisser un taux de testostérone élevé.

Semenya s'est imposée en 1 min 55 sec 70/100e, loin de son record personnel de la saison (1:54.98) qui lui vaut d'occuper la première place du bilan mondial, devant les Américaines Ajee Wilson (1:58.36) et Raevin Rogers (1:58.65). Mais elle a prolongé sa période d'invincibilité sur les deux tours de piste, où son dernier revers remonte à septembre 2015.

Lavillenie stoppé à 5,46 m

Elle a surtout rappelé qu'elle n'était pas prête à abdiquer dans son combat face aux instances internationales. "C'est la guerre, on n'abdique pas. Si tu me bats demain, je te battrai après-demain. Je me bats pour moi et pour ce qui me rend heureuse", a lancé la triple championne du monde. "Je suis championne olympique, championne du monde, j'ai atteint tous mes objectifs, je me bats aussi pour celles qui ne peuvent pas se faire entendre", a-t-elle insisté.

Si elle a assuré qu'elle serait à Tokyo pour les JO-2020 et a donné rendez-vous à Paris, quatre ans plus tard, et même à Los Angeles pour le rendez-vous olympique de 2028, Semenya a prévenu qu'elle pourrait faire l'impasse sur les prochains Mondiaux. "Si je ne peux m'aligner sur 800 m, je ne participerai pas aux Monde. Je ne courrai pas le 1500 m, je prendrai des vacances et reviendrai l'année suivante", a-t-elle expliqué.

Le concours de saut à la perche s'annonçait relevé avec tout le gotha mondial présent à Stanford, en remplacement exceptionnel d'Eugene (Oregon), dont le stade est en travaux pour accueillir les Mondiaux-2021. Le Suédois Armand Duplantis (5,93 m), devant l'Américain Sam Kendricks (5,88 m) et le Polonais Piotr Lisek (5,71 m), tandis que le Français Renaud Lavillenie, de retour de cinq mois de blessure, s'est arrêté à 5,46 m.

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