L'AMA change de président
Craig Reedie pousuit son ascension. Cet ancien joueur de badminton dans les années 60 vient d'accéder à la présidence de l'Agence mondiale antidopage (AMA), poste qu'il occupera à la fin de l'année. Il prendra ainsi la succession de John Fahey, qui terminera alors son deuxième mandat de trois ans. Pour ce Britannique de 72 ans, c'est une nouvelle étape dans sa carrière.
Ancien président de la Fédération internationale de badminton, il avait beaucoup oeuvré pour que ce sport soit intégré au programme olympique, ce qui est arrivé en 1992. Ensuite, il est devenu le président du Comité olympique britannique, puis de rejoindre le Comité international olympique (CIO). Il a ensuite fait partie du Comité d'organisation des Jeux Olympiques de Londres, en 2012, participant par ailleurs au Comité d'évaluation des candidatures pour les Jeux Olympiques d'été de 2016. Et en 2009, il est devenu vice-président du CIO, le premier Britannique depuis 1961 à intégrer l'Executive Board du CIO. Mais aujourd'hui, c'est l'AMA qu'il prend en mains, à un moment très important.
Nouveau code: 4 ans de suspension au lieu de 2
Outre son élection, l'AMA s'est également dotée d'un nouveau code antidopage lors de la Conférence mondiale sur le dopage à Johannesburg. Il entrera en fonction en 2015. Et sa principale modification réside dans la lourdeur des peines. Jusque-là, le code, entrée en vigueur en 2004 et modifié en 2009, punissait par deux ans de suspension tout premier acte de dopage d'un sportif. Désormais, ce sera une peine de 4 ans de suspension qui sera encourue. Du coup, un athlète convaincu de dopage sera forcément suspendu lors des prochains Jeux Olympiques. C'est une réponse à la décision du tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait empêché l'AMA d'intégrer une règle empêchant tout sportif, suspendu plus de six mois pour dopage, de participer aux JO.
L'entourage également ciblé
Après deux ans de consultations, ce nouveau code a donc été adopté. Même si certains ont émis quelques réserves cette semaine. Le patinage a ainsi mis en avant que quatre ans de suspension pouvait signer la fin d'une carrière. A l'inverse, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), pour qui "quatre ans est perçu comme un minimum et non un maximum", a fait part de ses craintes de voir dans les faits les peines trop facilement réduites. Elle estime qu'il suffira aux athlètes poursuivis de convaincre les instances antidopage qu'ils n'avaient pas l'intention de se doper, sans en apporter la preuve, pour bénéficier d'une certaine clémence. L'athlétisme redoute aussi que ces nouvelles dispositions servent "juste à rendre les procédures plus compliquées et coûteuses en temps et en finances qu'elles ne l'étaient déjà".
Le Code comporte d'autres nouveautés. Il permet aux autorités antidopage de s'intéresser davantage à l'entourage des sportifs, tels que les médecins et entraîneurs qui incitent ou aident les sportifs à se doper. Il élargit aussi les pouvoirs de l'AMA qui pourra mener elle-même des investigations dans les pays qui ferment les yeux sur les affaires présumées de dopage, alors qu'elle ne pouvait jusqu'à maintenant que déclarer un pays en non conformité avec les principes du Code.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.