L'Allemagne veut envoyer les dopés en prison
De son côté, Heiko Maas, ministre de la Justice, a défendu la disposition prévoyant des peines de prison pour les dopés, la qualifiant de "décision importante". "Nous voulons ainsi montrer que du côté de l'Etat, nous ne sommes pas décidés à laisser le dopage ternir l'image du sport". Le texte qui, selon ses promoteurs, devrait accroître la pression sur les tricheurs ne va concerner que les sportifs de haut niveau allemands, soit environ 7.000 athlètes qui figurent sur les listes de l'agence antidopage nationale (Nada). L'adoption du projet est envisagée pour l'année prochaine, après débat au Parlement. Outre les peines d'emprisonnement, l'article 4 de cette loi prévoit des amendes ainsi que la confiscation des prix éventuels reçus lors de performances accomplies grâce au dopage. Enfin, le texte doit simplifier l'échange d'informations entre les parquets, les tribunaux et la Nada. Le président du Comité olympique allemand (DOFB), Alfons Hörmann, a salué sur la chaîne ARD un projet qui reprend "les demandes centrales" du monde du sport. "De manière générale, ce que le gouvernement présente va exactement dans la direction que nous envisageons". Mais certains se montrent moins enthousiastes, comme Werner Franke, biologiste et croisé de la lutte antidopage allemande, ou Ines Geipel, présidente d'une association de victimes du dopage, qui dénoncent une stigmatisation des sportifs. "Nous savons que le dopage est un système dans lequel il y a de nombreux intérêts en jeu et maintenant, on choisit encore la variante du monton noir, avec les athlètes dans le rôle des méchants", a commenté cette dernière à la radio SWRinfo.
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