Justine Henin: "Très perturbant"
- Quel est le plus compliqué avec un temps aussi instable lorsqu'on est joueur ?
Justine Henin: "Cela dépend de l'attente, si elle est longue, mais il faut rester calme, gérer son stress. Les joueuses d'expérience, dans ces conditions, ont clairement un petit avantage. Cela va aussi influencer les conditions de jeu car forcément le court sera plus humide, les balles plus lourdes. Cela va plus convenir à certaines qu'à d'autres. Tout est très perturbant. C'est une question de feeling et d'expérience, il faut savoir comment gérer les choses, en restant calme. Mais cela fait partie du métier. "
- Vous pensez donc que Samantha Stosur et Maria Sharapova sont avantagées par rapport à la gestion de cette attente ?
J.H: "Samantha Stosur par rapport à Sara Errani a clairement un avantage. Elle a plus d'expérience face à Errani qui est la belle histoire du tournoi, et qui se donnera à fond pour bien en profiter. Dans ce genre de situation, je donne un petit avantage à Samantha. En revanche, Petra Kvitova et Maria Sharapova, je les mets sur un pied d'égalité. La Tchèque a un Grand Chelem à son actif, elle a gagné en expérience, même si celle de la Russe est grande. Il y a peut-être un léger avantage pour Sharapova, mais ce n'est pas si net que ça."
"Personne n'aime ça"
- Arriviez-vous facilement à gérer ces moments ?
J.H.: "Je ne sais pas si on est définitivement prêt un jour pour gérer ces situations. Avec les années, les expériences, on s'habitue un peu. Ici, à Roland-Garros, j'ai quelques souvenirs d'avoir attendu de longues journées avant d'entrer sur le court à 20h. Je n'aimais pas trop ça. Mais personne n'aime ça. C'est pour ça que je préférais jouer à 11h du matin, comme ça je savais ce qui se passait, à quelle heure il fallait que je sois prête. Mais ça fait partie de l'apprentissage. Cela ne doit pas leur plaire aujourd'hui, mais elles sont professionnelles."
- Il vaut mieux être programmé dans le premier match que dans le deuxième aujourd'hui ?
J.H.: "Clairement, bien que les premières à jouer sont aux aguets, regardant le ciel en permanence pour savoir. Heureusement, on a une météo, ici à Roland-Garros, très précise et pointue, qui parvient à dire, presqu'à la minute près, à quel moment on peut jouer."
"On fait abstraction"
- Le risque de pluie peut-il pousser une joueuse à vouloir finir le match très vite ?
J.H.: "Inconsciemment, les joueuses favorites et expérimentées vont passer la vitesse supérieure à cause de cet élément qui peut les perturber sur la durée. Chaque point est à jouer et on fait relativement abstraction de ces conditions. Mais lorsqu'on a quelque chose qui marche, il ne faut pas se précipiter à cause du vent, de la pluie..."
- Quel est votre pire souvenir ?
J.H.: "Dans un Grand Chelem, c''était à l'US Open, où on n'a pas joué durant deux jours et demi. Il me semble que j'avais joué contre Hantuchova, et on avait joué en toute fin de journée (Ndlr: en 2002). C'était un peu fou. Ici à Roland-Garros, je me souviens que c'était le jour de mes 25 ans, j'affrontais Santangelo, et on avait pu finir juste avant l'obscurité. J'étais un peu malade, j'avais attendu toute la journée, ce n'était pas un super souvenir, mais j'avais gagné et j''avais gagné après le tournoi cette année là (Ndlr: en 2007), donc ce n'était pas si mal."
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