Jouanno va quitter le ministère des Sports

C'est peut-être le siège le plus éjectable du gouvernement. En tout cas, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, ils ont été nombreux à prendre en mains les destinées du sport en France. Et pour les sept derniers mois du quinquennat, le président de la République a encore dû en changer pour nommer un cinquième responsable (ministre ou secrétaire d'Etat) en moins de cinq ans.

Et c'est David Douillet qui a été choisi. Plusieurs fois pressenti pour prendre en mains ce ministère qui coulait de source, le double champion olympique et quadruple champion du monde de judo a dû patienter. Et il a même dû passer, pendant quelques mois, par la case du secrétariat d'Etat aux Français de l'étranger. Mais désormais, il touche au but. Il en profite en plus pour obtenir un titre de ministre, alors qu'il n'était que secrétaire d'Etat jusque-là. Sers anciennes fonctions seront "réattribuées ultérieurement", selon un communiqué de l'Elysée. Son nom n'a pas mis longtemps à sortir. Deux heures entre le moment de l'annonce du départ de Chantal Jouanno et son intronisation. Il est vrai que l'ancienne championne de karaté avait annoncé au chef de l'Etat son intention de quitter ses fonctions ministérielles en cas d'élection au Senat.

Elue dimanche à la Chambre Haute, Chantal Jouanno avait rendu sa décision publique en début d'après-midi: "Je démissionne du gouvernement pour me consacrer à 100% au Sénat et à Paris", a-t-elle déclaré. "J'ai choisi de siéger comme sénateur car c'est plus légitime quand on se présente à une élection pour la première fois et il est nécessaire de se consacrer à plein à un projet parisien". Ministre des Sports depuis novembre 2010 alors que ce n'était qu'un secrétariat des Sports depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence, l'ancienne championne de karaté aura été aux manettes lors de l'affaire des quotas à la Fédération française de football (FFF), lors du fiasco de la candidature d'Annecy aux JO-2018, mais aussi lors de l'attribution de la Ryder Cup à la France en 2018 ou à l'origine d'une nouvelle loi, intégrée au projet de loi de finances prochainement présenté à l'Assemblée nationale, permettant aux athlètes de haut niveau (qui ne bénéficient pas de ressources) d'obtenir une retraite.