Jamais les Bleus n'ont été aussi prêts
La France championne du monde des matches amicaux. Ce fût longtemps une réalité et un crève-cœur de voir les Bleus buter sur les dernières marches après avoir donné tant d’espoirs. Heureusement, les sacres européens (1984 et 2000) et le titre mondial de 1998 ont cassé l’image des magnifiques loosers français. A quelques heures du début du 3e Euro à domicile de son histoire, la France n’a pas dérogé à la tradition et se présente sur le pré au terme d’une campagne de préparation réussi. Deux ans sans le sel de la compétition mais avec le goût de la victoire retrouvé. 9 succès en 10 matches sur une saison, ce n’était jamais arrivé aux Bleus et ça place la bande à Deschamps dans un confort que n’avait pas connu Aimé Jacquet avant le bel été 98. On peut également mettre la défaite en Angleterre (2-0), quatre jours après les attentats à Paris et Saint-Denis, sur le terrain de l’émotion. Ce match n’avait que l’unité nationale pour but. De ce point de vue aussi ce fût une réussite grâce à nos amis anglais et leur magnifique hommage aux victimes. L’ultime ligne droite a été semée d’embûches en tout genre mais rien n’a semblé altérer cette confiance. Les Bleus ont même fini en trombe contre le Cameroun (3-2) et l’Ecosse (3-0) même s’il faut relativiser le niveau de l’adversité.
Des vents contraires
Tout irait donc pour le mieux si l’équipe de France n’avait pas traversé quelques bourrasques. Peut-être seront-elles le ciment d’un groupe plusieurs fois remanié et parfois scindé en deux ? Le cas Benzema avait divisé les Bleus. Une fois le sort de l’attaquant du Real Madrid réglé par la FFF avant l’annonce de la liste des 23, on pensait Didier Deschamps et ses joueurs enfin tranquilles. Ça n’a pas vraiment été le cas. Le sélectionneur a été confronté à une incroyable série de forfaits qui ont touché Raphaël Varane, Jérémy Mathieu et Lassana Diarra. Si on ajoute la suspension et le blanchiment trop tardif de Mamadou Sakho pour une infraction à la législation antidopage et les polémiques inutiles autour de Didier Deschamps, un drôle de climat a enveloppé les Français. Des doutes se sont fait jour au sujet d’une défense durement touchée et privée d’un pilier de l’ère Deschamps, Raphaël Varane. Le Madrilène a été remplacé par Rami qui n’était même pas parmi les réservistes. Le Sévillan sort d’une belle saison en Liga mais ne présente pas toutes les garanties de solidité et de sérénité. En cas de nouveau pépin, il faudra faire avec Mangala et Umtiti dont la faible expérience à ce niveau est loin d’être un avantage.
Des cadres qui s’affirment
L’affaire de la sex-tape a mis sur le flan pour diverses raisons Karim Benzema et Mathieu Valbuena, deux des principaux arguments offensifs des Bleus au Mondial brésilien. Si la défense semble dégarnie, Deschamps est loin de manquer de solutions en attaque. Cette dernière année de préparation a permis donner plus de responsabilités à certains cadres comme Antoine Griezmann, menace N.1 de l’Atletico Madrid, de relancer des joueurs perdus de vue comme Dimitri Payet et André-Pierre Gignac et de révéler Kinglsey Coman. Avec Olivier Giroud à la pointe des Bleus et Anthony Martial en concurrence pour une place de titulaire avec Payet, il y a de la réserve. « On a un potentiel offensif, assure Gignac. Je ne me fais pas de souci avec le talent. On a tout ce qu’il faut. » On pourra toujours discuter des choix de Didier Deschamps quant à la non sélection d’Hatem Ben Arfa ou d’un Loïc Perrin au vu des problèmes défensifs constatés mais maintenant que le groupe est constitué et le onze de départ quasi définitif, l’heure est à la mobilisation derrière les Bleus dans un moment d’unité dont le pays a grand besoin. C’est aussi le rôle du sport et de ses vitrines. L’équipe de France en est l’exemple parfait. Pour le meilleur et pour le pire.
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