"Ils sont super contents de voir des grands joueurs en vrai" : Hervaine Moukam, joueur français du FK Aktobe raconte l'attente avant Kazakhstan-France
Vous jouez depuis février au FK Aktobe, à l'ouest du Kazakhstan, comment êtes-vous arrivé dans le championnat kazakh ?
Hervaine Moukam : "Les gens aiment bien me qualifier de globe-trotter ! J’adore voyager. Je suis originaire de Strasbourg et j’ai évolué sous les couleurs du Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA) jusqu’à mes 13 ans. J’ai ensuite rejoint le FC Metz. À 19 ans, je suis allé joué en Grèce. J’y suis resté deux années et demi, avant de connaître un petit passage à vide. Puis, je suis retourné en France six mois pour jouer en National 3, à Amnéville. J’ai une nouvelle fois quitté la France, pour évoluer au sein du championnat biélorusse cette fois-ci, d'abord au FK Nedman Grondo, et au Bate Borisov. J’ai même eu la chance de jouer l’Europa League avec le Bate. Et me voilà maintenant au FK Aktobe."
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Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre le Kazakhstan, comment se passent vos premiers mois dans votre nouveau club ?
HM : "Le coach en place est un ancien entraîneur que j’avais eu en Biélorussie (Aleksey Baga). C'est lui qui m'a contacté. Je savais que j'avais la garantie d’avoir le temps de jeu que je souhaitais en arrivant ici. Quand un joueur a joué la Ligue Europa, il est davantage accepté par ses coéquipiers. Tout se passe bien pour l’instant, même si la saison débute tout juste. Avant la fin de ma carrière, je me suis fixé comme objectif d’atteindre le très haut niveau, c’est à dire les tops Championnats. Aux yeux des coaches et des recruteurs dans les pays d’Europe de l’Ouest et d’Europe centrale, c’est mission impossible d’atteindre le plus haut niveau une fois que tu as quitté la région. Mais je ne suis pas d’accord avec ça. Il est vrai que tu sors des pays accueillant les meilleurs Championnats, mais ça ne veut pas dire que c’est fini pour autant. Ça peut venir de partout. Le fait d’être parti m’a d’ailleurs déjà donné raison, puisque j’ai eu la chance de jouer la Ligue Europa."
La Première ligue kazakhe aura à peine trente ans en 2022. C’est un championnat très jeune, au sein duquel l’État est très impliqué financièrement. Avez-vous ressenti une différence de niveau ou de traitement ?
HM : "Comme partout, il y a des bonnes équipes et des moins bonnes. J’aime bien dire que mon club est un peu le Marseille du Kazakhstan. Ils ont déjà remporté cinq fois le titre de champion et ont une véritable communauté de supporters. Concernant le niveau, d’après ce que j’ai pu comprendre et voir, c’est un football qui se développe au niveau du jeu et qui grimpe petit à petit. Les dirigeants s’inspirent beaucoup des meilleurs Championnats pour faire progresser le leur et les joueurs. Il y a une vraie attractivité de la Première ligue kazakhe. D’ici quelques années, je pense que le football kazakh aura surpassé le football biélorusse. En revanche, c’est un championnat très physique, comme assez souvent dans les pays de l’Est."
Dimanche 28 mars, le Kazakhstan accueillera l’équipe de France. Quelle est l’ambiance dans le pays ?
Hervaine Moukam : "Les fans sont très contents mais ils savent pertinemment que les chances de leur équipe d’accrocher les champions du monde en titre sont presque nulles. Trois de mes coéquipiers ont été appelés, dont un réserviste. Les deux premiers jouent d’ailleurs au même poste que le mien. L'un d'entre eux, Maksim Samorodov, a seulement 18 ans et est vraiment très fort pour son âge. Pour ces joueurs, disputer un match contre des stars est une véritable consécration. Ils sont supers contents de voir des grands joueurs en vrai ! Mais ils ne s’attendent pas du tout à un succès. Après, je leur ai dit de se battre quand même. Après tout, le ballon est rond pour tout le monde…"
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