Prost et Honrubia mis en examen à leur tour
Un "cauchemar" pour Nikola Karabatic
"C'est un cauchemar pour moi, parce que le handball, c'est ma vie et celle de mon père avant moi", a déclaré aux juges le champion olympique, selon ses propos rapportés par son avocat Me Eric Dupont-Moretti à la sortie du tribunal. "Ces accusations me font très mal. Nous livrer à la presse, nous faire arrêter comme des voyous - Nikola Karabatic pleure - j'ai dédié ma vie au handball depuis que je suis né. Me faire passer pour un tricheur, c'est inadmissible", a-t-il confié. La remise en liberté des frères Karabatic a été assortie d'une mesure de contrôle judiciaire prévoyant une caution (4.500 euros pour Nikola et 25.000 pour Luka), et une interdiction de rencontrer l'encadrement du club et les autres protagonistes du dossier, à l'exception de leur compagne, ce qui équivaut à une "mise au chômage", a précisé un de leurs avocats, Me Jean-Marc Phung.
"Est-ce que j'ai parié? Non, je n'ai pas parié", a assuré le joueur aux magistrats instructeurs selon les termes de sa déclaration lue par un autre de ses conseils, Me Eric Dupont-Moretti, à la sortie du tribunal. "Est-ce que ma copine a parié? Oui. Est-ce qu'elle m'a mis au courant? Oui. Pourquoi a-t-elle parié? Ca fait deux ans qu'elle suit l'équipe de Montpellier, elle s'y connaît dans le championnat", a dit le handballeur, expliquant le choix de sa compagne de parier sur la défaite de Montpellier après celle concédée devant Nîmes alors que son équipe jouait le titre. Me Dupont-Moretti a également annoncé son intention de faire appel des conditions du contrôle judiciaire interdisant à ses clients de jouer.
Treize personnes mises en examen dont sept joueurs
La mise en examen des frères Karabatic a ponctué une longue journée de déferrements: la compagne de Luka Karabatic - Jeny Priez, animatrice de la chaîne NRJ 12 - puis celle de Nikola, cinq autres joueurs - Primoz Prost, Dragan Gajic et Issam Tej (MAHB), Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic (ex-MAHB, transférés cet été au Paris SG) - et quatre parieurs, dont le patron d'un bar soupçonné d'être le cerveau de l'affaire.
Au total, treize personnes ont été mises en examen pour "escroquerie par manoeuvre frauduleuse" aux dépens de la Française des Jeux, "en l'espèce en étant en possession d'information selon laquelle des joueurs de l'équipe de handball de Montpellier s'étaient entendus préalablement pour modifier ou altérer le déroulement normal de la rencontre entre Cesson et Montpellier" du 12 mai. Lundi soir, trois autres joueurs - Mickaël Robin, Vid Kavticnik et Wissem Hmam - avaient été remis en liberté à Nanterre et seront convoqués ultérieurement. Le kiné de Montpellier est quant à lui ressorti libre avec le statut de témoin assisté.
Des écoutes téléphoniques "instructives"
Enfin, selon une source proche du dossier, des écoutes téléphoniques auraient permis aux enquêteurs d'entendre les joueurs soupçonnés expliquer qu'ils avaient décidé de gagner de l'argent le 12 mai car ils étaient certains que leur équipe perdrait la rencontre, sans conséquence pour leur club, déjà assuré d'être champion. Selon RTL, d'autres écoutes ont révélé la panique qui s'est emparée des joueurs et de leurs proches une fois que le pot-aux-roses avait été dévoilé.
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