Opération rachat réussie pour les Bleus
Peu habitués aux revers depuis plusieurs années, les Tricolores, avec Cyril Dumoulin préféré à Daouda Karaboué comme second gardien, avaient à coeur d'effacer leur défaite (28-30), la première depuis le 20 janvier 2010 face à la Serbie et sur le même score. Avec un sept composé d'Omeyer dans les buts, des frères Gille, Dinart (remplacé en attaque par Accambray), Barachet, Bingo et Abalo, les Tricolores prenaient rapidement la mesure de leurs adversaires par une défense agressive et une attaque performante (un seul raté en 10 minutes). Les hommes de Claude Onesta, peu efficaces au tir à Limoges, écartaient le jeu vers les ailes, où officiaient Arnaud Bingo et Luc Abalo, pour creuser un écart conséquent (8-2, 10e). Ce matelas de points donnait l'occasion au sélectionneur de faire tourner son effectif (Fernandez, Narcisse, Detrez et Joli). Un coaching réussi puisque les Experts, précis au tir (19 buts sur 24), atteignaient la pause avec une avance confortable (19-8) sous les "Allez les Bleus" d'un public conquis.
Les dirigeants français avaient réussi leur pari en choisissant les environs de Périgueux pour un premier stage de réglages en vue de l'Euro-2012 (15-29 janvier) afin de mieux faire connaître le handball dans une zone peu habituée à accueillir de grands rendez-vous de leur sport. La seconde période n'était plus qu'une promenade de santé pour les Français, où chacun se signalait. Accambray (6 buts) et Bertrand Gille (4) pour les buts et Dumoulin dans ses cages. Il est vrai que la Slovaquie (17e nation mondiale), vite dépassée et concédant jusqu'à 20 buts d'écart, n'offrait plus le même visage. Cela permettait à Kevynn Nyokas (2 sélections jusqu'à présent) de disposer de plus de temps de jeu, à Onesta de tester de nouvelles combinaisons et au capitaine Fernandez de parachever ce large succès. Les Tricolores se retrouveront en début d'année 2012 (du 2 au 9 janvier) à Capbreton pour la dernière ligne droite de préparation à l'Euro-2012 avant deux confrontations contre la Norvège (10 janvier à Toulouse et 12 janvier à Paris-Bercy).
Déclarations
Claude Onesta (sélectionneur de l'équipe de France): "On ne pouvait pas rester sur la prestation de l'autre jour (défaite 28-30). Les joueurs ont presque fait un sans-faute mais il ne faut pas donner plus de valeur à cette prestation. On peut faire une semaine tranquille, avoir du plaisir à se retrouver mais rester concentré et offrir un jeu de qualité. Il ne faut pas chercher à tirer trop d'enseignements. On n'était aujourd'hui ni à l'Euro ni aux Jeux, il faut savoir prendre les moments pour ce qu'ils sont. On n'a pas dramatisé il y a deux jours, on ne va pas se gargariser de cette victoire-là. C'est de la précision, du sérieux, c'est le plaisir d'évoluer ensemble. Ce sont déjà les ingrédients de base au regard de la saison qui nous est proposée."
Didier Dinart (pivot de l'équipe de France): "Ce soir, on était présent, on avait l'envie, c'est tout. Cette semaine de préparation et l'échec de Limoges nous montrent qu'on est attendu et que tout le monde veut nous battre. Si on ne met pas l'intensité, ni l'envie à chaque match, il peut se passer ce genre d'écart. La contre-performance de Limoges est positive parce qu'elle nous montre tout ce qu'il ne faut pas faire. Les Experts avec leurs quatre médailles d'or d'affilée sont avertis: on est l'équipe à battre. Mieux vaut avoir ce type d'avertissement maintenant. Tout le monde nous attend à l'Euro."
Daniel Narcisse (arrière gauche de l'équipe de France): "Si on ne fait pas ce qu'il faut, on peut redevenir une équipe normale, c'est pourquoi il faut à tous les coups mettre les ingrédients nécessaires. Ce qui intéressant, c'est de trouver en deux jours ce qu'il fallait pour faire un grand match ce soir. Au premier match, il nous a manqué l'agressivité en défense et l'efficacité au shoot, ce soir on les a eues. Cela nous a permis de faire un grand match."
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