Onesta, le triomphe modeste
Succéder à Daniel Costantini, l'homme qui a apporté le premier titre de champion du monde au sport collectif français, n'était pas chose aisée. Claude Onesta y est parvenu sans heurt, tout en imposant son style. Moins "sanguin" que son prédécesseur, le natif d'Albi a su se greffer aux différentes ossatures de l'équipe de France, qu'elles soient composées de "Costauds" ou ensuite d'"Experts". Celui qui débuta sa carrière d'entraîneur au Spacer's Handball de Toulouse en 1987, après une carrière de joueur dans la Ville Rose de 1968 à 1987, sait aussi pousser la "gueulante" quand il le faut. Mais ce sont surtout sa science du jeu et ses qualités de meneur d'hommes qui ont permis au hand tricolore de poursuivre sa dynamique victorieuse.
"J'ai commencé par tout perdre"
Interrogé sur les secrets de sa réussite à la tête de l'encadrement français, Onesta se fait modeste. "Je ne sais pas. J'ai commencé par tout perdre. J'ai sûrement eu quelques capacités à organiser la vie du groupe, à comprendre le fonctionnement des joueurs, à analyser leurs capacités à collaborer, à installer les principes de vie qui permettent aux jeunes d'apprendre et aux vieux d'assurer", analyse-t-il. "Je n'ai pas la sensation d'être le plus génial des entraîneurs du monde, pas le plus con non plus. On a sûrement réussi à créer un état d'esprit qui fait souvent la différence tout en bénéficiant d'un potentiel de talents". Toujours lucide, le technicien qui à mené ses ouialles à deux titres de champion d'Europe (2006, 2010), un titre mondial (2009) et une médaille d'or olympique (2008) préfère s'appuyer sur la génération dorée plutôt que sur ses propres mérites pour expliquer la domination bleue. "Les meilleures méthodes ne résistent pas à l'absence de potentiel. On ne dure que pour une seule raison: les gens se réalisent dans ce qu'ils vivent et ils continuent à avoir envie."
"On sera la cible de tous les dangers"
Pour autant, Claude Onesta a trop d'expérience pour savoir que rien n'est gravé dans le marbre et que lui et les siens sont attendus au tournant lors des championnats du monde qui débutent en Suède. "On sait pertinemment que tout autre résultat qu'une victoire serait vécu comme un échec". Le coach des "Experts" a conscience que le plus difficile ce n'est pas d'arrivé au sommet, c'est de s'y maintenir. "Ce ne serait pas raisonnable de dire qu'on y va pour travailler quand on est détenteur de tous les titres. On est forcément concentré sur la nécessité de réussir", résume-t-il sans langue de bois. "On se prépare sans pression particulière mais on est lucide sur notre niveau, nos ambitions, mais aussi sur le niveau de nos adversaires et leurs capacités à travailler ou leur agacement à nous voir gagner depuis quelque temps. On sera la cible de tous les dangers."
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