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Nikola Karabatic contre-attaque

Nikola Karabatic a conservé sa ligne de défense, et réagi vigoureusement par la contre-attaque, lundi devant les juges chargés de l'affaire de paris truqués du match Cesson-Montpellier du 12 mai 2012. Il a tenu a rappelé qu'il n'y avait eu "ni pari ni trucage" et dénoncé "une manipulation de l'opinion publique à son encontre".
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Pour sa troisième audition depuis octobre, dans le bureau des magistrats où  il est resté moins d'une heure, l'emblématique leader de l'équipe de France de handball  a répété que sa  compagne Géraldine Pillet était bien avec lui lors de la consultation des  cotes, contrairement à ce que laisse penser un rapport de police ayant fuité  dans la presse.     "Mes avocats ont démontré aux juges que c'était tout à fait faux. Que cette  information était faite pour manipuler l'opinion publique", a déploré le joueur  de 29 ans à la sortie de l'audition.  Depuis le début de l'affaire, Géraldine Pillet assure que c'est elle qui a  utilisé le téléphone de Nikola Karabatic pour les paris. Toutefois un rapport  de police fait état d'une analyse technique indiquant que les deux téléphones  ont déclenché des bornes distinctes.

Une "manipulation"

"Nous avons démontré l'absence totale de fiabilité des bornes téléphoniques  en milieu urbain. Le même téléphone au même endroit peut déclenche jusqu'à 22  cellules différentes", a fait valoir un de ses défenseurs, Me Jean-Robert  Phung, ironisant sur le fait que ce soit sur ce genre d'assertion que "les  enquêteurs se permettent de déclarer que les joueurs sont ficelés".    "Leurs rodomontades ne m'impressionnent pas. Nous irons au non-lieu ou à la  relaxe", a poursuivi Me Phung, pour qui il faudra un jour que la police  "justifie" devant "le ministère de l'Intérieur et la Chancellerie tout l'argent  dépensé" pour une affaire relevant "du disciplinaire" et ne concernant "pas  tous les joueurs".  Pour Me Phung, "les juges sont authentiquement et honnêtement ennuyés de la  suite à donner. Ils connaissent la fragilité de leur dossier. Mais on leur dit  peut-être derrière d'aller au bout car on est allé trop loin", a-t-il affirmé.

Pour ce nouveau tour de piste judiciaire, Luka Karabatic, le frère de  Nikola, a également été entendu. "IIl n'y a rien de neuf. Il a répété ce qu'il avait déjà dit, à savoir qu'il  reconnaît avoir parié et qu'il n'en est pas fier", a dit son avocat, Me Mickaël  Corbier, qui a assisté également les compagnes des deux sportifs, Géraldine  Pillet et Jennifer Priez, entendues chacune pendant une demi-heure. "Là encore, il n'y a rien de nouveau. On les a interrogées sur leurs paris,  le lieu, les montants", a témoigné Me Corbier.

Au tour de Robin

Les deux frères ont ensuite pris la route de Paris pour rejoindre l'équipe  de France qui doit disputer un match en Lituanie. "Je suis content, je vais en  équipe de France", a lancé Nikola Karabatic en quittant le tribunal. Dans cette affaire, le gardien montpelliérain Mickaël Robin et son  ex-compagne Sandra, placés fin mai en garde à vue, sont attendus mercredi par  les mêmes juges avec une  possible mise en examen au bout du compte. Pendant ces auditions, il sera question de SMS. Ceux envoyés par  l'ex-compagne la veille de la rencontre, voire le jour du match. Ils  laisseraient apparaître que le joueur était informé de la cote du score à la  mi-temps et de l'existence de paris. Le pré-rapport sur le comportement des  joueurs pendant le match, une expertise très contestée mettant en cause la  prestation de Robin, sera aussi abordé.

Dans ce dossier, treize personnes, soupçonnées d'avoir parié quelque 88.000 euros sur le score à la mi-temps (12-15) du match, ont été mises en examen pour  escroquerie ou complicité d'escroquerie, dont sept joueurs de Montpellier  Agglomération Handball. Cinq d'entre eux ont depuis quitté le MAHB, parmi lesquels Nikola  Karabatic, qui après un passage de cinq mois à Aix-en-Provence vient de signer  au FC Barcelone, lequel a indiqué s'être "couvert", sans plus de détails, pour  tout ce qui pourrait se passer sur le plan judiciaire avec le joueur. Luka est  lui à Aix-en-Provence.

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