Nikola Karabatic contre-attaque
Pour sa troisième audition depuis octobre, dans le bureau des magistrats où il est resté moins d'une heure, l'emblématique leader de l'équipe de France de handball a répété que sa compagne Géraldine Pillet était bien avec lui lors de la consultation des cotes, contrairement à ce que laisse penser un rapport de police ayant fuité dans la presse. "Mes avocats ont démontré aux juges que c'était tout à fait faux. Que cette information était faite pour manipuler l'opinion publique", a déploré le joueur de 29 ans à la sortie de l'audition. Depuis le début de l'affaire, Géraldine Pillet assure que c'est elle qui a utilisé le téléphone de Nikola Karabatic pour les paris. Toutefois un rapport de police fait état d'une analyse technique indiquant que les deux téléphones ont déclenché des bornes distinctes.
Une "manipulation"
"Nous avons démontré l'absence totale de fiabilité des bornes téléphoniques en milieu urbain. Le même téléphone au même endroit peut déclenche jusqu'à 22 cellules différentes", a fait valoir un de ses défenseurs, Me Jean-Robert Phung, ironisant sur le fait que ce soit sur ce genre d'assertion que "les enquêteurs se permettent de déclarer que les joueurs sont ficelés". "Leurs rodomontades ne m'impressionnent pas. Nous irons au non-lieu ou à la relaxe", a poursuivi Me Phung, pour qui il faudra un jour que la police "justifie" devant "le ministère de l'Intérieur et la Chancellerie tout l'argent dépensé" pour une affaire relevant "du disciplinaire" et ne concernant "pas tous les joueurs". Pour Me Phung, "les juges sont authentiquement et honnêtement ennuyés de la suite à donner. Ils connaissent la fragilité de leur dossier. Mais on leur dit peut-être derrière d'aller au bout car on est allé trop loin", a-t-il affirmé.
Pour ce nouveau tour de piste judiciaire, Luka Karabatic, le frère de Nikola, a également été entendu. "IIl n'y a rien de neuf. Il a répété ce qu'il avait déjà dit, à savoir qu'il reconnaît avoir parié et qu'il n'en est pas fier", a dit son avocat, Me Mickaël Corbier, qui a assisté également les compagnes des deux sportifs, Géraldine Pillet et Jennifer Priez, entendues chacune pendant une demi-heure. "Là encore, il n'y a rien de nouveau. On les a interrogées sur leurs paris, le lieu, les montants", a témoigné Me Corbier.
Au tour de Robin
Les deux frères ont ensuite pris la route de Paris pour rejoindre l'équipe de France qui doit disputer un match en Lituanie. "Je suis content, je vais en équipe de France", a lancé Nikola Karabatic en quittant le tribunal. Dans cette affaire, le gardien montpelliérain Mickaël Robin et son ex-compagne Sandra, placés fin mai en garde à vue, sont attendus mercredi par les mêmes juges avec une possible mise en examen au bout du compte. Pendant ces auditions, il sera question de SMS. Ceux envoyés par l'ex-compagne la veille de la rencontre, voire le jour du match. Ils laisseraient apparaître que le joueur était informé de la cote du score à la mi-temps et de l'existence de paris. Le pré-rapport sur le comportement des joueurs pendant le match, une expertise très contestée mettant en cause la prestation de Robin, sera aussi abordé.
Dans ce dossier, treize personnes, soupçonnées d'avoir parié quelque 88.000 euros sur le score à la mi-temps (12-15) du match, ont été mises en examen pour escroquerie ou complicité d'escroquerie, dont sept joueurs de Montpellier Agglomération Handball. Cinq d'entre eux ont depuis quitté le MAHB, parmi lesquels Nikola Karabatic, qui après un passage de cinq mois à Aix-en-Provence vient de signer au FC Barcelone, lequel a indiqué s'être "couvert", sans plus de détails, pour tout ce qui pourrait se passer sur le plan judiciaire avec le joueur. Luka est lui à Aix-en-Provence.
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