Montpellier veut tourner la page
"Immanquablement, il y aura un avant et un après 30 septembre". Attablé devant la presse, Patrice Canayer, le manageur général de Montpellier, et son président, Rémy Levy, ont fait front. Depuis une semaine et les révélations de France 3 Languedoc-Roussillon au sujet du match Cesson-Montpellier de la saison passée, leur club est sous le feu des projecteurs. Depuis dimanche, tout s'est accéléré. Le placement en garde à vue de cinq de leurs joueurs (les frères Karabatic, Gajic, Prost, Robin), plus de leur kiné, sans oublier deux anciens joueurs (Honrubia et Bojinovic), a fait basculer l'affaire dans un volet judiciaire. Et au lendemain de la défaite à Paris, à deux jours d'un match à Toulouse, les deux hommes ont tenté de remettre de l'ordre dans la maison.
"Le club se sent trahi"
"Ce club n'appartient à personne, et encore moins aux joueurs. Il appartient aux Montpellierains", a insisté Patrice Canayer, rappelant que l'institution allait "au-delà des individus bien peu importants". "Depuis 17 ans, j'ai gagné 36-37 titres, une Ligue des Champions", a-t-il poursuivi. "Je suis bien placé pour savoir tous les efforts faits, et ce n'est pas pour que ça s'arrête aujourd'hui. Et au-delà du palmarès, il y a une image, des valeurs." Et d'asséner: "Les valeurs qu'on défend sont supérieures aux individus", avant de conclure, lapidaire: "Le club se sent trahi." Et il a assuré une chose: "Le club est toujours debout. On est en train d'avancer, et de reconstruire pierre après pierre. (...) Depuis aujourd'hui, nous sommes en phase de reconstruction." Patrice Canayer, après avoir rappelé qu'il n'avait pas vu dans ce match une mauvaise performance flagrante de sa formation, a admis: "L'image du club a pris un sérieux coup, donc forcément je me sens un peu responsable."
Son président, Rémy Lévy, avocat pénaliste de métier, s'est cantonné à l'aspect légal: "Les joueurs sont des salariés. On est dans un rapport juridique. Il n'y a pas d'affectif. Pour l'instant, on ne peut pas tirer de conclusions. On respecte leurs droits, même s'ils n'ont pas respecté les nôtres." S'il a refusé d'annoncer des sanctions possibles, il n'a pas fui ses responsabilités: "On ne va pas rester les bras ballants. Si la gravité des faits est confirmée, il y aura une sanction à la hauteur. (...) On ne se cachera pas derrière la lenteur des procédures." Si les joueurs sont reconnus coupables d'avoir volontairement perdu ce match, cela constituera-t-il, selon lui, une faute grave pouvant mener à un licenciement ? "Des joueurs qui parient sur la défaite de leur équipes, c'est quoi pour vous ?", a répondu Rémy Levy.
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