Montpellier battu à Toulouse
Jamais Montpellier n'avait perdu à Toulouse. Mais dans le contexte du club héraultais, ne pas y avoir sombré, et avoir pu envisager la victoire jusqu'au bout représente presque un exploit. Deux jours après que Patrice Canayer, le manageur général du club, ait scandé lors d'une conférence de presse de crise que le club se reconstruirait "pierre après pierre", les actes ont suivi les mots.
Rémy Lévy (président de Montpellier): "Il nous a manqué un peu d'expérience, un peu de réussite mais on a fait un bon match. On a vu du beau jeu, un bon mélange de cadres et de jeunes, plein d'espoirs et de promesses. Cela fait longtemps que Montpellier n'avait pas perdu deux matches de suite en championnat, mais ce match c'était déjà une victoire de le jouer ce soir".
Sans les frères Karabatic, Gajic, Prost, Tej, tous aux prises avec la justice dans l'affaire des paris, ni Guigou, Malmagro et Kavticnik, tous blessés, le MAHB a fait face. Des sourires à l'arrivée au Palais des Sports de Toulouse, de nouveaux visages venus du centre de formation, et une salle comble, ce premier match comptant pour la 4e journée de D1 était forcément très épié.
Karaboué et Fernandez fossoyeurs de Montpellier
Certains joueurs l'étaient encore plus, comme le gardien Robin ou le Tunisien Hmam, de retour dans l'équipe après avoir été pris dans la tempête, et libéré seulement lundi. Le gardien de but n'a pas vraiment fait des étincelles, et a même cédé sa place en deuxième période à Desbonnet, jeune talent à la hauteur du défi, comme les jeunes Grébille et Leventoux. Les cadres habituels que sont Mamelund ou Accambray ont tenu leur rang. Les Montpellierains ont mené le match pendant plus de treize minutes avant de céder petit à petit. A la pause, l'écart n'était pas immense (19-15), et il n'était même que de deux buts à treize minutes du terme de la rencontre.
Mais face aux internationaux Karaboué et Fernandez, en grande forme et intraitables, Toulouse a remporté une victoire historique à plus d'un titre. Face à une formation pleine de talent, mais en manque de sérénité, en manque de confiance, en manque d'expérience. Mais Montpellier n'est pas mort, et si la défense de son titre paraît plus que hypothétique, l'équipe peut encore jouer un rôle dans ce championnat.
Réactions
Patrice Canayer (manageur de Montpellier): "Je n'ai pas vu une équipe par terre, j'ai vu des joueurs qui se bagarraient, contents d'être là, j'ai vu un entraîneur plein de fougue, des dirigeants qui étaient contents, et on va repartir et dès demain on est au travail. Les spectateurs nous applaudissent, les journalistes nous plaignent, on a jamais été autant aimés: on a tout gagné et tout le monde nous détestait, maintenant qu'on a des problèmes tout le monde nous aime, il faut pas que cela dure trop longtemps, essayez de nous détester rapidement !"
Jérôme Fernandez (capitaine de Toulouse): "On est très heureux d'avoir un nouveau président et de pouvoir travailler pour l'avenir. Cette dynamique nous a permis de nous exprimer à fond ce soir. Tout le monde a apporté sa pierre à l'édifice. C'est pour cela qu'on a réussi à battre cette équipe de Montpellier. Elle était amputée de cinq grands joueurs mais elle a très bien défendu ses chances: petit à petit ils vont s'améliorer et redevenir plus compétittifs que ce que l'on a vu ce soir. J'aurais préféré jouer contre la grosse équipe pour voir ce qu'on était capable de faire, mais ce soir il y avait une brèche on a su s'y engouffrer on a su prendre des points contre Montpellier, alors on est contents. On a un match contre Cesson qui est très important en Coupe de la Ligue dans quatre jours. Si on croit que parce qu'on a gagné ce soir on va gagner forcément dimanche, on peut s'attendre à un match très difficile, je préfère garder la tête froide".
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