Ligue féminine de handball : "On réfléchit à déposer une réclamation", assure Jean-Marie Sifre, président de Paris 92
Vous avez connu une première journée de LBE assez particulière avec votre match contre Bourg-de-Péage, une rencontre que votre équipe aurait pu jouer avec seulement cinq ou six joueuses sur le terrain ?
Jean-Marie Sifre : "Oui, c'est ce qu'on nous a demandé de faire, et ce qu'on a refusé de faire. Nous avons réalisé depuis le début de l'été neuf tests PCR de nos joueuses et du staff, et ce toutes les semaines, le lundi matin. Jusque-là, la fédération nous demandaient de réaliser des tests 72 heures avant un match sachant que le nouveau règlement pourrait assouplir cette règle et nous permettre de les réaliser sept jours avant. Le laboratoire nous garantissait des résultats entre 24 et 48 heures, ce qui a été le cas pendant tout l'été, mais pas cette fois-ci."
Quel a été le problème ?
JMS : "Il y a eu une panne d'appareil et ils n'ont pas été en mesure de nous envoyer les résultats comme promis avant mercredi midi. On a donc reçu les résultat au compte-goutte au fur et à mesure que notre médecin recevait les obtenait. Vers 19h30, on se retrouve à avoir six joueuses avec leurs résultats négatifs, et les officiels nous demandaient de jouer le match, ce que nous refusions. Si on refuse, on a match perdu, mais pour nous il est normal de refuser et pour une raison très simple : c'est le premier match de championnat, après six mois sans jouer, neuf semaines de rééducation et de réathlétisation, et donc on a peur pour l'intégrité physique de nos joueuses. On ne veut pas les blesser."
Finalement, vous avez accepté de jouer la rencontre ?
JMS : "Après ça, il y a eu des discussions entre les officiels auxquelles nous n'avons pas participé. Ils ont décidé de repousser le coup d'envoi du match à 20h30 et à ce moment-là, nous avons reçu onze résultats. Nous avons donc fait le choix d'aligner 11 joueuses sur la feuille de match, au lieu de 14. Et une minute après le début de la rencontre, on reçoit deux autres résultats, ce qui fait qu'on aurait pu aligner 13 joueuses. Mais le délégué a refusé de les inscrire."
Vous expliquez dans un communiqué avoir subi de "très fortes pressions" avant le coup d'envoi afin que vous participiez au match. D'où provenaient ces pressions ?
JMS : "Je ne vais pas citer de noms, mais elles venaient de membres des commissions adéquates de la fédération qui demandaient à jouer le match à tout prix. Quand on a eu neuf résultats, on s'est posé la question de si on jouait ou pas. Finalement, on s'est dit que non, mais à onze on a accepté."
Vous pensez que les deux joueuses supplémentaires sur la feuille de match auraient pu faire la différence pour l'issue de la rencontre ?
JMS : "Sans aucun doute ! Notamment parce qu'il y avait notre capitaine parmi les deux. Ça aurait apporté plus de rotation. Après, on ne peut pas présager du résultat. Mais lorsqu'on nous a demandé de jouer à 20h30, nous étions consignés dans les vestiaires et on nous a donné huit minutes d'échauffement au lieu de 30. On a démarré le match et on prend un 7-1 d'entrée parce que tout va mal. Quand les joueuses ont été dans le rythme, elles sont revenues à égalité mais on perd d'un but (21-22, ndlr). Avec les deux joueuses supplémentaires, on aurait eu une plus grande maîtrise du match."
Qu'envisagez-vous de faire à la suite de la décision du délégué ?
JMS : "On réfléchit à déposer une réclamation pour non-inscription des deux joueuses sur la feuille de match, alors que le règlement fédéral stipule qu'on peut inscrire une joueuse sur la feuille de match jusqu'à la dernière minute. Le futur règlement Covid ne l'autorisera sûrement pas mais il ne sera voté qu'à la fin du mois de septembre."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.