Ligue européenne de handball : présent au Final Four, Montpellier reste un européen convaincant
Déjà double vainqueur de la Ligue des champions, le Montpellier handball (MHB) vise, ce week-end, un troisième trophée continental lors du Final Four de la Ligue européenne (C2) à Flensburg (Allemagne). Mais le club héraultais devra d’abord se défaire du Füchse Berlin samedi 27 mai (15h30), en demi-finale.
"La capitale du handball, ce n’est pas Paris, c’est ici !", rigole Bruno, en pointant Montpellier sur la grande carte d’Europe clouée au mur du local des Blue Fox - les célèbres supporters du MHB - rappelant toutes les expéditions du club sur le Vieux continent depuis bientôt 30 ans. Si le PSG a désormais toutes les cartes en mains pour remporter cette saison un dixième titre de champion de France, le neuvième d’affilée, Montpellier reste le recordman national, avec 14 sacres. Idem sur la scène européenne.
À l’heure où les Parisiens courent toujours après leur première Ligue des champions (qu’ils tenteront de remporter lors du Final Four de Cologne les 17 et 18 juin prochains), les Montpelliérains peuvent se targuer d’en avoir déjà deux en vitrine, millésimes 2003 et 2018. À chaque fois, Michaël Guigou était sur le terrain et Patrice Canayer sur le banc. Depuis, l’emblématique capitaine du second sacre européen de Montpellier a raccroché. Mais le technicien, arrivé lui dans l’Hérault en 1994, est toujours aux manettes, bien décidé à rouvrir la salle des trophées dont le MHB semble avoir égaré la clé depuis bientôt cinq ans.
Final Four et finale de coupe
Il faut dire qu’au niveau national, le PSG, passé sous pavillon qatari en 2012, n’a laissé que des miettes à la concurrence depuis maintenant une décennie (un seul titre abandonné à Dunkerque en 2014, et quelques coupes et trophées des champions par-ci par-là).
Longtemps leader du championnat cette saison et tombeur de l’ogre parisien en coupe, le MHB semble résigné depuis la claque reçue à Coubertin fin avril en Starligue (38-23). Il lorgne désormais vers la deuxième place, qui lui permettrait de retrouver la Ligue des champions la saison prochaine. "C’est sûr qu’en championnat, les planètes sont un peu moins bien alignées qu’il y a quelques semaines", concède, à trois journées de la fin, Valentin Porte, capitaine du MHB depuis bientôt cinq ans.
Pour autant, la fin de l’exercice 2022-2023 reste haletante pour Montpellier, avec deux trophées à conquérir : la Coupe de France (finale le 10 juin à Paris contre Nantes) et cette Ligue européenne (C2). Ce trophée, le MHB ne l’a encore jamais remporté malgré une finale en 2014, perdue contre le club hongrois de Szeged. Le seul échec jusqu’ici des Héraultais dans un match décisif pour l’attribution d’un titre européen. C’est dire si Valentin Porte et ses coéquipiers sont déterminés à ramener cette coupe inédite à la maison : "On a envie de se récompenser et de clôturer cette saison anniversaire pour le club [le MHB fondé en 1982 vient de fêter ses 40 ans] de la meilleure des manières en remportant au moins un trophée. Et comme celui de la Ligue européenne est l’un des rares à ne pas figurer encore dans la vitrine du MHB, l’occasion est belle", confie le capitaine montpelliérain.
Hugo Descat est du voyage
Mais la concurrence sera rude avec, pour commencer, le Füchse Berlin, adversaire en demi-finale, emmené par le Danois Mathias Gidsel, MVP du dernier Mondial. L’actuel troisième de Bundesliga, derrière Kiel et Magdebourg, fait incontestablement figure de favori de ce Final Four, avec, en prime, le soutien de nombreux supporters.
Si le MHB parvient en finale, il pourrait croiser dimanche la route d’un autre club allemand, Göppingen, opposé à Granollers dans l’autre demie. Invitée surprise, la formation espagnole, deuxième de son championnat derrière l’intouchable et invincible Barça, a le grand mérite d’avoir éliminé en quarts de finale l’hôte de cette finale à quatre, Flensburg. Une victoire qui prive la Bundesliga d’un troisième représentant dans le dernier carré, ce qui aurait sans doute compliqué la tâche des Montpelliérains, privés de Diego Simonet (déchirure au mollet) mais renforcés par l’ailier international Hugo Descat, de retour dans le groupe quatre mois seulement après une opération du genou. Il n’y a aucune certitude encore sur sa participation mais sa présence, même sporadique, pourrait être bien utile notamment pour tirer les jets de sept mètres.
Le rôle d’outsiders n’est en tout cas pas pour déplaire aux Héraultais et rappelle clairement…2018. Quelques jours avant d’être sacrés champions d’Europe pour la deuxième fois de l’histoire du club, Valentin Porte et ses coéquipiers de l’époque (parmi lesquels les Barcelonais Fábregas et Richardson) avaient laissé échapper un titre de champion de France qui leur tendait pourtant les bras à Saint-Raphaël. Peu d’observateurs et de bookmakers les imaginaient alors triompher à Cologne.
Cette saison-là, la route des Montpelliérains était déjà passée par Flensburg, en quarts de finale. "On avait fait match nul là-bas et gagné largement au retour. De très bons souvenirs ! On n’est pas superstitieux mais quand même. J’espère qu’on sera dans le même hôtel", rigole Valentin Porte. À Flensburg, l’outsider montpelliérain entend bien renouer avec son glorieux passé européen.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.