Handball : pourquoi le PSG n’y arrive pas en Ligue des champions
La malédiction de la Ligue des champions n'est pas propre à la section football du PSG. Elle a encore frappé ce week-end à Cologne. Battus par le club polonais de Kielce en demi-finales, samedi 17 juin, et finalement derniers du Final Four, exclus du podium final, les Parisiens ont échoué pour la sixième fois en Allemagne dans leur quête du plus prestigieux trophée européen. Les mauvaises langues diront qu’en huit ans, le PSG a progressé… d’un but. En 2016, pour son tout premier Final Four à Cologne, le club de la capitale, avec déjà dans ses rangs Luka Karabatic, s'était incliné de deux unités (26-28), déjà face à Kielce en demi-finales.
Samedi, Paris n’a perdu que d’un petit but (24-25) face à ce même club polonais. "Ça fait mal, ça se joue à rien, à des détails", se lamentait l’ailier droit espagnol du PSG, David Balaguer, en zone mixte après ce nouvel échec. Des détails peut-être, mais pas seulement.
Un statut mal assumé
Quel que soit son statut, favori ou outsider, le PSG a pris la mauvaise habitude de trébucher sur le parquet de l’Arena de Cologne dès son entrée en lice le samedi (à cinq reprises en six participations). Impossible désormais de plaider le manque d’expérience à ce stade de la compétition pour un club qui a longtemps disposé du plus gros budget et du meilleur effectif d’Europe sur le papier (Omeyer, Narcisse, les frères Karabatic, Hansen, Abalo…). Avec cette constellation de galactiques, le PSG partait grand favori en 2017 et 2018, sans jamais parvenir à soulever le trophée, le Vardar Skopje puis Nantes mettant fin aux rêves de grandeur des Parisiens au plus fort de leur domination et de leur splendeur.
Et même quand on l’attendait moins, comme cette année, avec un effectif plus en phase avec les réalités économiques du moment, le club de la capitale n’a pas réussi à créer la surprise, laissant ce rôle aux Allemands de Magdebourg, tombeurs du grand Barça dans leur demi-finale et vainqueurs dimanche de Kielce. Pas très à l’aise avec le costume de favori, le PSG n’a pas eu plus de réussite avec celui d’outsider.
Des scénarios cruels
Cologne, ton univers impitoyable. En 2017, lors de la seule finale parisienne en six participations au Final Four, le PSG s'était incliné d’un but (23-24), à la toute dernière seconde, face au Vardar Skopje et son bourreau, Ivan Cupic. Rebelote cette année en demi-finale face à Kielce (24-25) alors que les champions de France avaient la balle d’égalisation pour arracher une prolongation. Mais Luc Steins puis Elohim Prandi ont manqué de réussite dans les ultimes secondes.
"Je m’en veux terriblement" confiait au bord des larmes l’arrière gauche, auteur du dernier tir dévié et repoussé par le gardien de Kielce, Andreas Wolff. "J’ai eu beaucoup trop de déchets au shoot dans des situations importantes. On aurait pourtant mérité d’aller en finale." Le demi-centre de poche Luc Steins s’en voulait lui aussi : "Le dernier tir que je prends, si je marque, on est en prolongation et tout est encore possible…"
Un coaching discutable à plusieurs reprises
Il n’y a pas que les joueurs parisiens qui ont failli à Cologne, les entraîneurs aussi. On se souvient encore de Noca Serdarusic se privant en 2016 quasiment toute une moitié de match du Danois Mikkel Hansen pourtant en feu (dix buts, dont neuf en première période). Un choix très douteux, et en prévision, sans doute, de la finale du lendemain que les joueurs du PSG n'ont finalement jamais vue, battus par Kielce (26-28).
Samedi, Raul Gonzalez n’a pas semblé beaucoup plus inspiré, laissant beaucoup trop longtemps sur le terrain un Petar Nenadic en panne sèche de réussite (1 sur 5 au tir) au poste d’arrière gauche. La rentrée, tardive, d’Elohim Prandi avec sa main gauche bandée a fait beaucoup de bien aux Parisiens même si les statistiques ne le montrent pas forcément (4 sur 10). Voir l’ancien Nîmois débuter la rencontre aurait pu être le facteur X. Mais le technicien espagnol a manqué d’audace sur ce coup-là.
La compétition maudite ?
Reste à savoir si le PSG finira un jour par remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes. "Le PSG a sans doute laissé passer sa chance. J’y croyais jusqu’à la retraite de Titi (Thierry Omeyer) en 2019. Depuis…", confiait déjà Jérôme Fernandez, l’ancien capitaine de l’équipe de France, il y a trois ans. En 2023, on n’est pas tellement plus avancé. Avec l’élimination prématurée de Barcelone, cette édition semblait pourtant être enfin la bonne pour le club de la capitale, qui ne bénéficiera plus des mêmes forces vives la saison prochaine. Auteur d’une excellente fin de saison, et d’une première période prolifique face à Kielce (4 buts), le géant letton Dainis Kristopans quittera Paris à l’issue de ce week-end en Allemagne. Tout comme le pivot danois Toft Hansen.
Leurs remplaçants, le Norvégien Kent Robin Tonnesen et l’Espagnol Ruben Marchan, semblent offrir moins de garanties. Après avoir compté dans ses rangs les plus grands joueurs de la planète, le PSG n’a plus le même pouvoir d’attraction que lors des premières années de l’ère qatarienne, notamment sur le plan financier. De plus, la saison prochaine sera la dernière de l’immense carrière de Nikola Karabatic, arrivé en 2015 dans la capitale avec pour but affiché d’aider le PSG à remporter sa première Ligue des champions. Le seul objectif que le triple champion olympique n’a, pour l’instant, pas réussi à atteindre. Rendez-vous à Cologne en 2024 pour une dernière danse ?
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