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Ligue des champions de handball : Les grandes ambitions des clubs français

Avec l'armada du Paris Saint-Germain, Nantes et Montpellier qui montent en gamme avant la reprise de la Ligue des champions ce week-end, les clubs français de handball semblent mieux armés pour reconquérir enfin une épreuve en voie de réformation.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Nikola Karabatic, joueur du PSG Handball.

Depuis le triomphe de Montpellier en 2003, la France court toujours après un deuxième sacre. Un paradoxe alors que l'équipe nationale s'est offert un sixième titre mondial en janvier. Le PSG a échoué tout près du Graal, en finale en juin à Cologne, où un dernier assaut du Vardar Skopje a mis fin au rêve (24-23) dans les sept dernières secondes. "On était très déçus mais on a relativisé pendant l'été en se disant que l'on avait fait une très grosse saison en menant tout de front", explique Nikola Karabatic, la figure de proue du club parisien et des Bleus, qui débute dimanche, comme l'an passé, sur les terres de Kiel (Allemagne), l'une de ses anciennes équipes.

Pour tenter de gravir la dernière marche, le club le plus riche d'Europe s'appuiera sur un effectif stable et les arrivées du demi-centre norvégien Sander Sagosen, vice-champion du monde, et du gardien espagnol Rodrigo Corrales. Le gaucher macédonien Kiril Lazarov, meilleur buteur de la C1 (plus de 1.000 buts) et ancien du Barça, est la principale recrue de Nantes, qui reçoit Szeged dimanche. Après sa brillante saison 2016-2017 (Coupe de France, 2e de D1), le "H" veut faire mieux que les huitièmes de finales (battu par le PSG) atteints pour sa première participation.

Parcours trop long ? 

Le chemin sera long. Placés dans les poules "hautes", sortes de première division de la C1, Parisiens et Nantais disputeront 18 ou 20 matches pour soulever la Coupe. Montpellier, qui démarre encore dans les poules "basses", malgré sa place en quarts de finale, en jouera paradoxalement 18 au maximum. Cette formule à étages, instaurée il y a deux ans, est toujours loin de faire l'unanimité. "C'est devenu pas très visible avec beaucoup de gros matches. Ce n'est pas pensé pour l'intégrité physique des joueurs", estime Karabatic.

Pour certains, comme Montpellier, qui reçoit le Metalurg Skopje samedi, c'est surtout au niveau des retombées économiques que le bât blesse. Avec neuf autres clubs, dont les grosses écuries Kiel, Kielce et Barcelone, le MHB a fait pression sur la Fédération européenne (EHF) pour revoir le fonctionnement. "On a besoin de plus de moyens notamment pour se déplacer", souligne l'entraîneur héraultais Patrice Canayer.

Ligue semi-privée

A un an de l'expiration de l'accord qui les lie à l'EHF, dix "frondeurs" ont menacé de créer une ligue parallèle et sollicité le géant du marketing IMG pour proposer un nouveau système plus lucratif. On parle de 6 millions d'euros à se partager pour la première année et 15 millions la deuxième année, alors que la présence en quart de Montpellier a été valorisée 40.000 euros seulement (500.000 euros pour le PSG). Sous la pression, l'EHF a accepté de travailler à l'élaboration d'une ligue européenne semi-fermée à 12 équipes à partir de 2020.

Les clubs décrocheraient une invitation sur plusieurs saisons et non plus pour un an comme c'est le cas actuellement. Mais des matches risquent de s'ajouter à un calendrier déjà chargé. "Ce n'est pas en faisant toujours plus que l'on rendra le produit plus attirant. C'est un mauvais signal. On va banaliser des choses", estime Bruno Martini, le manager général du PSG, qui craint un risque de dopage si la cadence s'accélère. Chacun y voit son intérêt. Le club de la capitale, avec son budget colossal (17,7 M EUR), plus de deux fois supérieur à celui de Montpellier, a moins besoin de ces retombées économiques. Avec la montée en puissance de Nantes, Montpellier a lui des chances plus réduites de participer à la C1.

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