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Les Français tombent de haut devant la Pologne

Les handballeurs français ont eu la désagréable surprise d'apprendre que rien n'est jamais acquis, même pour des Bleus qui ont glané tous les titres depuis une décennie. Ce sont les Polonais qui leur en ont fait la démonstration en dominant techniquement et physiquement une équipe de France battue (31-25) en intensité et en panne de réussite offensive, au terme d'un match marqué par un gros engagement physique, mardi à Cracovie pour la 3e journée du championnat d'Europe.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Luc Abalo a souffert dans la défense polonaise (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Dans cette opposition, ce sont indéniablement les Polonais qui se sont imposés, avec un bloc défensif imperméable qui leur a permis de mettre une pression énorme sur les Français trop souvent en échec. La première période a été révélatrice, avec beaucoup de déchets du côté des tricolores, et des ballons de contres et de relances rapides que les Polonais ne se sont pas privés de transformer en buts, prenant un avantage irrésistible (14-7) puis 15-12 à la pause, après un sursaut français, trop insuffisant pour faire douter des Polonais techniques et puissants, portés par leur public. 

Festival de ballons perdus et de tirs manqués 

Les Bleus ont bien tenté de resserrer les boulons, pour recoller en deuxième période, mais hormis Abalo, ils ont connu d'incroyables ratés dans leur tirs, d'abord par excès de précipitation, en ne prenant pas le temps de mettre suffisamment de pression sur leur adversaire, mais aussi parce qu'en face, le gardien Szmal auteur de parades de haut niveau (17 arrêts) veillait. Ce qui ne fut pas le cas de Thierry Omeyer, pas dans le coup dans ce match, et qui n'a pas pu sortir de ces énormes arrêts susceptible de redonner du mordant à ses coéquipiers. Les hommes de Claude Onesta ont pourtant mis les ingrédients qu'il fallait en matière d'agressivité, mais ils ont été secoués. Et surtout, ont beaucoup trop de ballons surtout en première période (10 !) laissant les Polonais faire la course en tête et prendre confiance. Avec la faillite de sa base arrière, l'équipe de France n'a pas pu trouver les solutions ni les ressources pour renverser la tendance. Et cette fois, contrairement à ce que l'on eut pu penser, l'expérience n'a été d'aucun secours. Les "Experts" ont en l'occurrence manqué d'expertise et se sont montrés bien pauvres dans le registre technique, alors que ce match devait être un test pour la suite de la compétition.

Des Polonais performants

Malgré tout, les Bleus sont au 2e tour de l'Euro, mais en position désormais un peu moins favorable que s'ils s'étaient imposés. Pour conserver leur rang, ils vont devoir se remettre au travail car le potentiel est là même s'il leur a manqué de la performance et de l'efficacité dans cette rencontre, au cours de laquelle indiscutablement la Pologne a été supérieure. Transcendés par les clameurs et l'hymne a cappella, les "rouge et blanc", troisièmes du Mondial au Qatar l'an passé, ont marché sur l'eau pendant vingt minutes et, grâce à leur gardien mais aussi au bras surpuissant de Bielecki, ils ensuite capitalisé sur leur avance, face à des Bleus qui n'ont jamais paru en mesure de revenir.  

Déclarations

Claude Onesta, sélectionneur  de la France: "Le match de Slawomir Szmal a été exceptionnel et nous a empêch  de revenir. On n'a pas su aujourd'hui jouer un match à ce niveau-là. On va recommencer dès demain (mercredi) à travailler pour arriver à ce niveau-là.  J'espère que l'on aura l'occasion de retrouver l'équipe de Pologne à la fin de la compétition et que l'on sera capables d'être un rival de meilleur qualité."

Didier Dinart, entraîneur adjoint de l'équipe de France: "Les Polonais avaient vraiment envie de faire la guerre. (Karol) Bielecki a peut-être fait son meilleur match au niveau international. (Slawomir) Szmal a été le joueur du  match. Avec le public en plus, cela fait beaucoup... Chez nous, ce n'est pas un joueur qui aurait solutionné le problème. On a manqué de cohésion aujourd'hui. On sait ce qui n'a pas marché. On passe avec deux points. On sait quoi faire pour changer ça. L'équipe de France a montré de très bonnes choses en préparation mais n'est pas à son niveau optimal. Il y a des ajustements à  faire. On va travailler dessus. On a un jour de récupération. Ce n'est peut-être pas plus mal. Croatie, Norvège et Bélarus sont des adversaires valeureux. Mais l'équipe de France a les moyens d'aller chercher cette demi-finale."

Nikola Karabatic,  demi-centre/arrière gauche de la France:  "Cela arrive. Quand on a beaucoup de responsabilités, même si cela ne marche pas, tu dois continuer à les prendre. Mais aujourd'hui, cela n'a pas marché. Dès le début du match, je rate un tir, je fais deux pertes de balle et l'arbitre me siffle deux passages en force. C'était un peu sévère. Je prends  aussi deux minutes (d'exclusion). A ce moment-là, la confiance en prend un coup. Derrière, j'essaie de continuer, mais cela devient plus compliqué quand  n a ce petit manque de confiance. Mais je ne suis pas du genre à baisser les  ras et à me cacher. Le point positif, c'est que l'on a failli revenir et que l'on s'est battu. Je suis très déçu de ne pas avoir pu aider l'équipe à recoller ce soir. Cette défaite nous touche dans notre orgueil, mais il ne faut pas que ce match nous fasse baisser les bras. On a fait de très bonnes choses lors des deux premiers matches. On a encore notre destin entre les mains."

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