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Les clubs de hand féminin Metz et Brest dans l'attente

À la différence du PSG, directement qualifié pour le Final 4 de la Ligue des champions chez les hommes, les handballeuses de Metz et Brest peuvent encore être contraintes de passer par un quart de finale. Ce qui ne ravit pas forcément leurs entraîneurs.
Article rédigé par Manu Roux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (FRANK MULLER / MAXPPP)

Deux clubs féminins français présents au Final 4 de la Ligue des champions? Il faudra encore attendre un peu avant de pouvoir célébrer la nouvelle, qui serait historique pour le handball hexagonal. Car la Fédération européenne (EHF) a fait peu de cas de la parité dans la réorganisation de son calendrier de compétitions. 

"Final 4 ou Final 8"

Contrairement à la ligue des champions masculine, où le PSG se retrouve directement qualifié pour le Final 4 de Cologne (28-29 décembre) grâce à sa deuxième place en phase de groupe, les handballeuses de Metz et Brest (respectivement premières et deuxièmes de leurs groupes respectifs) ne sont pas encore assurées de faire partie du dernier carré de la plus prestigieuse des compétitions européennes de clubs. Car l’EHF se donne encore la possibilité d’organiser les quarts de finale initialement prévus (parmi lesquels Metz/Valcea et Rostov/Brest) deux jours avant le Final 4 (5-6 septembre) dans la même ville de Budapest, où est traditionnellement sacré chaque année depuis 2014, le champion d’Europe.

"Les enjeux financiers sont importants et certains qualifiés pour les quarts de finale comme Rostov (Russie), Bucarest (Roumanie), Buducnost Podgorica (Monténégro) sont des clubs majeurs du handball féminin européen et ont un certains poids dans les instances. La suppression pure et simple des quarts auraient pu engendrer beaucoup de contestations de leur part" explique Laurent Bezeau, l’entraîneur du Brest Bretagne handball, auteur d’une excellente saison. "Sans compter que le sponsor principal de la compétition, Delo, est russe et que Rostov n’aurait pas été présent au Final 4 si les quarts avaient été supprimés. Ça a pu jouer aussi dans la décision !"glisse malicieusement Emmanuel Mayonnade le coach de Metz handball, quatrième du Final 4 l’an dernier pour sa première participation.

"Reste à savoir ce qu’il adviendra de la fermeture de l’espace Schengen car à l’heure actuelle, les Russes ne peuvent pas se rendre à Budapest", renchérit son collègue de Brest. Si ce "Final 8" était maintenu, le champion d’Europe 2019/2020 devrait donc sortir victorieux d’un véritable marathon (trois matches en quatre jours). "Ça, ce n’est vraiment pas un cadeau, surtout à cette période de la saison" lâche Emmanuel Mayonnade. "En plus, on jouerait ce quart de finale sur un match sec à Budapest en perdant l’avantage du terrain que l’on aurait eu dans le cadre d’une confrontation aller-retour." Si la tenue de ce "Final 8" s’avérait finalement impossible début septembre compte tenu de l’évolution de la pandémie, une nouvelle date serait trouvée en octobre et là - adieu quarts de finale - on passerait directement au Final 4 avec Metz et Brest qualifiés d’office du fait de leur classement en phase de poule. Les deux entraîneurs ne diraient pas non à tel scénario. 

Une manne de 150.000 euros pour les clubs  

Outre l’incertitude concernant le format final de la compétition (à 8 ou à 4), les clubs de Metz et Brest doivent faire face à une autre problématique : comment faire pour s’approcher au plus vite de son pic de performance à une période de la saison (septembre) où les préparations physiques sont tout juste digérées, les automatismes loin d’être trouvés et avec des effectifs qui auront beaucoup évolué d’ici là? Des deux clubs, Metz, qui va enregistrer six départs à l’intersaison (parmi lesquels, ceux des internationales françaises Grace Zaadi et Laura Glauser) sera le plus pénalisé par ce report de compétition en septembre.

"C’est sûr que l’équipe que l’on aura à la rentrée ne sera plus vraiment la même que celle qu’on aurait eu en mai de cette année" soupire Emmanuel Mayonnade. "Pour gagner en cohésion, on s’apprête à reprendre l’entraînement beaucoup plus tôt que les saisons précédentes, aux alentours du 6 juillet. Il va falloir s’adapter pour être fin prêts dès la rentrée" ajoute Laurent Bezeau. Malgré toutes ces incertitudes et ces contraintes, Metz et Brest entendent bien mettre toutes leurs chances de leur côté pour aller le plus loin possible dans cette ligue des champions qui rapporte chaque année près de 150.000 euros aux membres de son dernier carré. Une manne loin d’être négligeable, surtout par les temps qui courent. 

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