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Mondial de hand : Nikola Karabatic, comme un symbole

Buteur à la dernière seconde face à l'Allemagne, Nikola Karabatic a permis à la France de décrocher le bronze ce dimanche, au Mondial (26-25). Revenu en cours de compétition, utilisé par parcimonie, le leader des Bleus a su être décisif au meilleur des moments.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (AXEL HEIMKEN / DPA)

Certains choses ne sont pas anodines, sont comme liées à un destin assez mystique. Nikola Karabatic marquant à la dernière seconde de la petite finale du Mondial en fait partie. Son cri de rage, les bras écartés, le visage marqué. Nikola Karabatic a célébré ce but comme s'il offrait le titre planétaire aux Bleus. "Dès le début, on a compris que ça allait être très difficile. Mais on s'est battus en guerriers. Cette médaille même si elle n'est pas en or, elle représente beaucoup pour nous", confiait l'homme de 34 ans au micro de BeIN Sports suite au match. "J'ai eu Géraldine (sa femme, ndlr) qui m'a dit avant le match, "qu'Alec (son fils) allait shooter et sauter avec moi devant la télé. Tout ce qu'il veut, c'est que tu ramènes une médaille". J'ai pensé à ça et ça m'a motivé et poussé à tout donner."

Un but pour une nouvelle page de sa légende

Pourtant, rien ne laissait penser que ce but libérateur allait être inscrit par Nikola Karabatic. Sur les dernières minutes de la rencontre face à l'Allemagne, au moment où les deux équipes se tenaient dans un mouchoir de poche, Karabatic n'entrait que sur phases défensives. Ce fut le cas sur l'action victorieuse.

Le joueur du PSG se trouvait au bord du terrain quand les siens ont perdu le ballon à quinze de secondes du terme. Le changement attaque-défense se fait rapidement malgré la contre-attaque allemande contenue par les Français. Dans la foulée, Luc Abalo intercepte miraculeusement et lance Michael Guigou à l'assaut du but. "Et là c'est "à l'abordage!". Je ne sais même pas combien de temps il reste. Je lève la tête mais comme l'écran géant est juste au-dessus de moi, je ne vois rien", confesse Nikola Karabatic. Le numéro 13 tricolore se retrouve alors aux avant-postes et hérite du ballon. "J'entends quelqu'un qui crie "tire, tire, tire"". Celui-ci, déclenché à 59'59 sur le chrono, fait mouche. Une action des anciens du groupe, ceux qui ont quasiment tout connu en bleu.

Malgré l'intervention de la vidéo, le but est bien validé. "Ça m'a tué un peu la célébration, alors que je savais qu'il était valide. Je me suis dit "non! ce n'est pas possible! ils vont l'annuler !". Puis j'ai vu Nico Claire et Tchouf (Cédric Sorhaindo, les deux joueurs qui suivaient le match en tribunes, ndlr) qui avaient vu la vidéo et qui m'ont dit "c'est bon! c'est bon!". Là, on a pu exploser de joie", a commenté Karabatic, qui écrit une nouvelle page de sa carrière, une nouvelle page de l'équipe de France.

Seulement quatre buts dans la compétition

Le plaisir est d'autant plus grand au regard du parcours de Karabatic avant d'arriver au Mondial. Opéré en octobre du pied pour éliminer un hallux valgus, un "oignon" dans le langage courant, le Français était annoncé forfait pour la compétition. Mais guerrier dans l'âme, il a travaillé pour accélérer sa guérison. "Être là avec l'équipe au bout de deux mois et demi, c'était beau. Je remercie le staff du PSG avec qui j'ai beaucoup bossé".

Entré en cours de compétition, Nikola Karabatic a été ménagé par Didier Dinart, sélectionneur français. Le triple meilleur joueur du monde a joué des morceaux de matches (2h 32 min en tout), tentant de contribuer à la construction du jeu et à la défense. Mais en délaissant totalement le secteur offensif. En demi-finale face au Danemark, il n'a passé que onze minutes sur le terrain, uniquement en défense. Karabatic conclut ce Mondial avec quatre buts (!) sur quinze tentatives. Parmi eux, le but du bronze donc et c'est là le plus important : "C'est pour des moments comme ça que je vis de ma passion. Je suis le plus heureux du monde. Et heureux d'avoir fait vibrer les gens derrière leur télé, comme on ne l'a pas fait en demi-finale."

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