Les Françaises éliminées
Médaillée d'argent en 2009 et 2011, l'équipe de France ne réalisera pas la passe de trois lors de ce Mondial serbe. La faute à la Pologne, véritable équipe surprise de la compétition et à une inefficacité criante face au but. Devant une salle quasi-vide, les Bleues quittent donc la scène mais les raisons d'espérer pour cette équipe en pleine restructuration, restent nombreuses.
Le début de match est conforme aux espoirs placés dans ces Bleues qui restent sur six victoires en six matchs durant ces Mondiaux. Agressives, bien en place, les Françaises prennent de suite les devants (2-0 puis 5-3). Ensuite c'est le trou noir. En quelques minutes, les Tricolores vont encaisser un cinglant 7-0 de la part de Polonaises survoltées ! Après un quart d'heure de jeu, la Pologne mène désormais 10-5 et rien ne semble fonctionner côté français. Battues en puissance, les filles d'Alain Portes se heurtent au mur blanc et rouge où les grands gabarits polonais mettent à mal toutes leurs tentatives. A ce moment du match, le pourcentage de réussite aux tirs des Bleues est catastrophique : 33%.
La France fait l'élastique
Baudoin et Cissé parviennent enfin à stopper l'hémorragie et maintiennent leurs coéquipières à flots jusqu'à la pause (8-11). Mais la maladresse et la fébrilité n'ont pas quitté les Bleues à la reprise. Peu inspirées par le rythme lent d'un match rare en contre-attaques, les partenaires d'Allison Pineau continuent de courir après le score (9-13) avant de grignoter petit à petit leur retard (16-17 à un quart d'heure de la fin). Mais à chaque fois que les Françaises se rapprochent, la Pologne remet un coup de collier pour reprendre ses distances (17-20 à dix minutes de la fin). Dans une fin de rencontre au couteau, Pineau entretient l'espoir grâce à quelques tirs à la hanche dont elle a le secret (20-21, 57e). Hélas, une mauvaise gestion des dernières secondes associée à une défense héroïque des Polonaises ont finalement raison de ces Bleues vaillantes mais qui partaient vraiment de trop loin...
Déclarations :
Alain Portes (sélectionneur de l'équipe de France) : "C'est un peu du gâchis. On a été vraiment très maladroites dans les moments où on pouvait revenir au score. On a connu des moments très difficiles, en encaissant en première mi-temps un 7-0. Mais on a quand même pu rectifier en changeant un peu la défense, en changeant un peu l'attaque. On a pris des risques, qui ont payé, mais au moment où ils devaient définitivement payer pour nous faire égaliser et faire douter l'adversaire, on a montré des faiblesses, c'est à dire perdu des ballons un peu bêtement. Ce qui nous est arrivé trop souvent dans le tournoi, et aujourd'hui on l'a payé cash. Il n'y a pas eu de miracle à ce niveau là. On a trois fois l'occasion de revenir à égalité et trois fois on ne tire même pas au but. Ca, ça ne pardonne pas. On ne montre pas à l'adversaire qu'on peut gagner et donc il ne doute pas. On a souvent péché dans les gestes simples. Est-ce que c'est l'enjeu, est-ce que ce sont les jeunes qui découvrent ce niveau là, est-ce que ce sont les anciennes qui sont traumatisées ?Je n'en sais rien. On est loin d'être à notre maximum, c'est ça qui est positif. Mais on n'aime pas perdre et on est très déçu."
Allison Pineau (demi-centre de l'équipe de France) : "Il y a de la déception, mais au fond, je me dis qu'on ne le méritait pas. Elles ont joué de manière décomplexée, elles ont fait ce qu'elles avaient à faire. Nous il y avait trop de déchets pour espérer quelque chose. On a perdu des ballons dans les moments cruciaux. On a buté sur la gardienne. Il y avait des solutions, mais on n'a pas su le faire. Le creux en première mi-temps a aussi fait s'installer le doute. Défensivement, on n'a pas trouvé la parade pendant longtemps. Ca aussi ça nous a fait douter. Peut-être qu'après il y a eu de la précipitation quand le temps passait et qu'on voyait qu'on ne pouvait pas passer devant. Il y a de la déception, mais il faut dédramatiser les choses. Avant le Mondial, qui pensait qu'on irait en quarts de finale. Il fallait le faire, sortir de la phase de poule avec la meilleure défense. Il faut relativiser. On perd, pas forcément de la manière dont on aurait voulu, mais il y a de bonnes choses à tirer. Il y a des révélations, les jeunes ont apporté, il y a beaucoup de bonnes choses."
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