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Allison Pineau, un retour à points nommés

Opérée cet été d'une cheville qui la faisait souffrir depuis la préparation aux JO 2016, Allison Pineau ne devait pas participer au Championnat du monde. Mais devant sa détermination et une préparation supersonique, le staff de l'équipe de France s'est décidé à emmener la demi-centre dans ses bagages en Allemagne. Histoire d'un improbable come-back, pour le plus grand bonheur de l'équipe de France.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

L'histoire s'apparente aux plus belles histoires du sport. L'histoire d'une blessure l'an dernier, obligeant l'athlète à se faire opérer à Mérignac (Gironde) en juillet, avec le secret espoir de participer aux Championnats du monde en décembre, alors que la rééducation prévoit un retour mi-janvier. L'histoire d'une sélection surprise en équipe de France, d'une montée en puissance, et d'un jet de 7 mètres synonyme de titre de championne du monde en apogée. Cette histoire, c'est celle d'Allison Pineau.

Cet été, lassée de jouer avec le frein à main pour ne pas aggraver une douleur à la cheville, la demi-centre décide de passer sur le billard. « Trimbaler une blessure 24 heures sur 24, c'était impactant. Psychologiquement aussi. Je devais passer énormément de temps à m'occuper de cette cheville », se remémore-t-elle. Après une rééducation à Capbreton (Landes), un passage à l'INSEP puis une préparation personnelle à Tignes (Savoie), la meilleure joueuse du monde 2009 se met à rêver de Mondial.

Sélectionnée malgré une saison vierge

« On parlait d’abord de six à neuf mois d’arrêt, et plutôt de neuf que de six. A ce moment-là, le Mondial c’était niet. Mais une fenêtre s’est ouverte en octobre après la visite du chirurgien. J’ai commencé à me dire qu’il y avait peut-être une possibilité que je sois là », expliquait la joueuse de Brest à l’AFP au début de la compétition.

Puis vint la sélection en préparation fin novembre à Meudon. Inattendue, fulgurante. Aucun match au compteur cette saison, aucune garantie de solidité de sa cheville dans un groupe où les places valent pourtant si cher. C'est dire la confiance presque aveugle (mais rationnelle sur l'état de sa cheville) qu'ont accordé Olivier Krumbholz, le sélectionneur, et Philippe Bana, le directeur technique national, à Allison Pineau. "C'est Allison ! Elle a besoin de ça pour vivre, de tout le temps prouver qu'elle peut faire mieux et plus vite que les autres. Elle se fait opérer de la cheville, elle annonce qu'elle ne viendra pas. Et boum! elle est là", réagit Béatrice Edwige, admirative.

22 buts dans la compétition

Bien leur en a pris. Convaincante en préparation, la joueuse de 28 ans est rentrée timidement dans son Mondial, avec seulement 6 buts lors des 5 premiers matchs. C'était pour mieux choisir ses moments. Et ils furent grands. Avec 3 buts contre la Hongrie en huitièmes, 5 contre le Monténégro en quarts, puis 4 contre la Suède et enfin la Norvège en finale, Allison Pineau avait gardé le meilleur pour la fin. 

"La première semaine a été plus délicate pour moi. Forcément, quand on est compétitrice, il y a un peu de frustration au départ, on a envie que les choses aillent vite. Mais j'ai accepté le fait qu'il fallait que je me focalise sur autre chose, que je sois prête mentalement et que ça allait probablement suivre au niveau du handball. J'ai de l'expérience. Je sais que les moments importants sont ma force, mon savoir-faire", disait avant la demi-finale cette athlète longiligne d'1,81 m.

Et quelle fin ! La joueuse des secondes périodes a empilé les buts dans les moments décisifs, donnant parfois l'impression de léviter sur des tirs en haute altitude. Elle a sans doute atteint son zénith sur le jet de 7 mètres décisif à deux minutes de la fin, qui donne deux points d'avance - l'écart définitif - en finale. Pas sur qu'elle en redescende tout de suite.

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