Les Bleus débutent bien
La surprise Nyokas
Grâce à une belle cohésion et de l'efficacité offensive, la France a surclassé son adversaire et s'est rassurée, alors qu'elle est une équipe en reconstruction, dans laquelle les tauliers auréolés de tant de titres se comptent désormais sur le doigt d'une main. Avec ce résultat obtenu face à la Russie, une grande nation du hand toutefois sur le déclin et privée de plusieurs vedettes, la sélection tricolore a fait un pas vers l'étage supérieur. Elle pourra a priori assurer sa qualification en battant la Pologne lors de son prochain match mercredi. Une équipe souvent bien placée mais rarement médaillée, qui dispose toutefois d'un effectif intéressant.
Souvent maladroits en attaque lors des matches de préparation, les Français ont effectué les bons réglages dans ce domaine face aux Russes. En défense, ils ont su se montrer solides, à l'image de l'association entre les frères Karabatic, Luka et Nikola qui a bien fonctionné en première période. La surprise est venue surtout de Kévynn Nyokas, aligné d'entrée au poste d'arrière droit en remplacement de Valentin Porte, blessé. Peu utilisé lors des matches de préparation le Chambérien a fait parlé son élégance féline et sa puissance aux tirs de loin (9 buts) pour peser dans cette rencontre. Il a été élu meilleur joueur du match. Les gardiens ont eux connu des fortune diverses. Vincent Gérard, 2 arrêts sur 10 seulement en première période a été suppléé par Cyril Dumoulin en seconde période qui a été plus performant (9/24).
Des Russes essoufflés
En l'absence de ses stars comme l'ailier gauche Timur Dibirov et le pivot Mikhail Chipurin, la Russie n'a pas pesé bien lourd. Seuls l'ailier droit de Tchekhov Dmitry Kovalev (6 buts) et l'arrière droit de Füchse Berlin Konstantin Igropulo (5 buts) ont tiré leur épingle du jeu. A Les Français les ont asphyxiés d'entrée avec Daniel Narcisse, et ne sesont pas affolés quand les Russes dans un sursaut sont revenus. Les Tricolores réenclenchaient la marche avant pour se détacher grâce à leurs ailiers Samuel Honrubia, puis Luc Abalo (16-11). Puis ils conservaient leurs cinq buts d'avance à la mi-temps (19-14) sous la houlette de Nyokas. La suite était une sorte de démonstration sans risque pour les tricolores. Fort de leur avance, Claude Onesta en profitait pour faire tourner l'effectif. Le jeune Mathieu Grébille, entré au poste d'arrière gauche, apportait sa pierre à l'édifice (29-21). Son coéquipier de Montpellier William Accambray aggravait la marque (34-24) pour assurer cette première victoire, nette et sans bavure.
Ce succès va injecter une bonne dose de confiance à une équipe remaniée en raison de l'absence de plusieurs de ses meilleurs joueurs comme l'arrière droit Xavier Barachet, le pivot Bertrand Gille et le gardien Thierry Omeyer. Présent au Championnat d'Europe, l'incontournable portier des Bleus est tout juste remis d'une blessure à un coude et n'est pas sûr de jouer. Mais le groupe présent au Danemark, qui sait qu'une nouvelle ère débute pour le hand français, a une belle carte à jouer pour se projeter vers l'avenir.
Déclarations
Jérôme Fernandez (capitaine de l'équipe de France): "Certains diront que la Russie est une équipe faible. Je pense surtout que les garçons qui ont commencé le match ont vraiment bien fait le boulot. Ils ont été efficaces en attaque, bien en place et bien physiquement en défense. A partir du moment où l'écart s'est creusé, l'équipe a vraiment pu se lâcher. On l'a vu avec Kévynn (Nyokas, 9 buts et élu meilleur joueur du match) qui a retrouvé son efficacité en attaque et nous a fait beaucoup de bien aujourd'hui. Il faudra se servir de ce match pour la suite en se disant que si on démarre bien nos matches sur les 30 premières minutes, après, cela nous met sur de bons rails. Et c'est mieux pour la suite de la rencontre."
Claude Onesta (sélectionneur de l'équipe de France): "On avait pas été au rendez-vous en matière de combat physique et de dynamisme dans les trois matches de la Golden League. Là, quand on voit notre première mi-temps en attaque, il y a eu de la réussite parce que tout le monde était en rythme, tout le monde courait vers le but. C'est ce rythme-là que l'on cherchait depuis la fin de la préparation. Il faut jouer comme on l'a fait, c'est-à-dire comme des outsiders. La victoire d'aujourd'hui est plus que significative. Cela nous permet de réaliser un match facile. On a vite distancé les Russes qui ont compris qu'ils n'étaient pas à la hauteur. Si nous n'avions pas fait ce début de match, ils auraient peut-être pris confiance et c'est nous qui aurions été en difficulté."
Groupe C
France - Russie 35-28
Serbie - Pologne 20-19
Groupe D
Suède - Monténégro 28-21
Croatie - Belarus 33-22
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.