Euro dames: Face à la Norvège, les Bleues doivent inverser la tendance
Jamais les Françaises n'ont battu les Scandinaves dans un match-couperet d'une grande compétition, le dernier échec datant de 2011 en finale du Mondial. Même en match amical, rarement elles les ont dominées. Pour l'année 2016 le bilan est d'un nul et trois défaites. Mais depuis leur médaille d'argent de Rio, les Bleues ne font plus de complexe contre aucune équipe. Les Norvégiennes, elles, ont appris au Brésil qu'elles n'étaient pas invincibles en perdant leur titre en demi-finale contre les Russes. Vaincre enfin la Norvège, championne d'Europe et du monde en titre, et jouer une première finale à l'Euro, face au gagnant de Pays-Bas-Danemark, après les médailles de bronze de 2002 et 2006, serait un grand exploit tant cette nation domine le handball féminin.
La Norvège truste les podiums
Les chiffres sont impressionnants. En 30 compétitions depuis leur premier podium (argent) aux Jeux de Barcelone en 1992, les Norvégiennes sont montées 23 fois sur le podium (11 or, 7 argent, 5 bronze). A l'Euro, leur compétition préférée, elles ont disputé toutes les finales depuis quatorze ans: cinq gagnées et deux perdues. Krumbholz ne le cache pas, les Nordiques ont été une grande source d'inspiration dans la construction de l'équipe de France depuis vingt ans. "On les a beaucoup copiées, notamment en défense, en essayant d'intégrer dans notre dispositif nos propres qualités. C'est une équipe exemplaire au niveau de la condition physique. Nos joueuses l'ont parfois appris à leurs dépens, mais ça progresse. En France, trop souvent quand on est fatigué on se couche alors qu'elles, elles vont courir", dit l'entraîneur. Pour déjouer les pronostics, les Françaises comptent opposer un handball de combat aux rapides scandinaves. "On a une arme, c'est la puissance physique. On est plus costaud qu'elles et on a bien l'intention de leur faire comprendre. Il faudra mettre ce qu'il faut en défense pour qu'elles ne puissent pas jouer vite", précise le coach.
Les Bleues veulent y croire
Même si les pronostics jouent en leur défaveur, les Françaises espèrent bien créer la surprise. Comme le précise la capitaine Siraba Dembele: "Tout est possible avec l'équipe de France. Dans les deux sens! Cela ne va pas être évident mais on a autant de qualités qu'elles. Nous sommes craintes. Dans un grand jour, on peut battre tout le monde. Je suis convaincue qu'on peut les renverser, même si c'est la meilleure équipe du monde et qu'elles sont impressionnantes. On n'a rien à perdre. On va aborder ça avec beaucoup de sérénité parce que ce n'est que du plaisir. Quand on arrive en demi-finales, c'est là que tout commence. On oublie tout, la fatigue, les matches précédents et on y va. Je veux absolument aller en finale. On se souvient des émotions de la finale de Rio et on a envie de revivre ça. Je pense qu'on le mérite. On a tellement bossé, on a tellement de qualités dans cette équipe ! On est dans une dynamique de confiance et on se prend à rêver...Mais les Norvégiennes vont mettre le paquet, ça va être un beau combat"
Reste à savoir de quelle quantité d'énergie disposent encore les Bleues après les gros matches joués depuis le début du tournoi contre l'Allemagne (22-20), les Pays-Bas (17-18), l'Espagne (23-22) ou encore la Suède (21-19). Les joueuses majeures, comme la demi-centre Estelle Nzé-Minko et l'arrière gauchère Alexandra Lacrabère, ont beaucoup donné; l'arrière Allison Pineau joue avec une cheville douloureuse et la gardienne Amandine Leynaud se ressent encore de sa blessure au cou du premier tour. Contre la Serbie mercredi dans le dernier match de poule, on a senti une petite décompression malgré la large victoire (28-21) et les Françaises doivent donc se remobiliser. "On se croit un peu arrivé quand on est en demi-finale, mais si on finit quatrième, tout s'écroule et c'est la grosse déception", prévient Krumbholz.
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