Canayer: "pourquoi aujourd'hui ?"
L'affaire était-elle connue de longue date ?
Patrice Canayer: "On l'avait entendue quelques jours ou semaines après le match (contre Cesson en mai). On n'y a pas prêté attention car ça paraissait incroyable! Le président Levy a été entendu courant juin et moi entendu la semaine dernière par des enquêteurs de Paris et du SRPJ de Montpellier. Ils m'ont beaucoup interrogé sur les conditions de jeu de ce match. Des tas d'éléments factuels sur lesquels j'ai essayé d'apporter un maximum de réponses. Sachant que certains sont facilement justifiables et d'autres moins."
Les joueurs ont-ils été entendus ?
P.C: "Non, à ce jour aucun joueur n'a été ne serait-ce que convoqué par la police ou la justice. C'est pour ça qu'ils ne souhaitent pas s'exprimer. Tout le monde sait qu'une enquête est ouverte, qu'un juge d'instruction a été nommé. Par principe, il y a une instruction et le secret de l'instruction. Je suis très étonné que cette affaire sorte comme ça dans une semaine certainement la plus médiatique du handball français. On est un peu jeté en pâture sans aucune protection. C'est pour ça que le président, en plein accord avec le club et moi-même, a fait un communiqué disant que le club s'est porté partie civile."
Comment ont réagi les joueurs depuis la révélation ?
P.C: "J'avais dit aux enquêteurs qu'il m'était impossible de ne pas en parler aux joueurs car il y a une relation de confiance dans mon travail. Je l'ai fait une semaine après en ayant bien pris le temps avec le président de parler de la manière dont on allait présenter ça. J'ai rencontré les joueurs lundi en de fin matinée pour expliquer les tenants et les aboutissants. En disant que vraisemblablement eux aussi seraient entendus dans les semaines à venir. J'ai tenu une réunion hier soir ici en leur disant que des fuites avaient été organisées. Ils sont très surpris que médiatiquement cette affaire soit sortie."
Cela a-t-il perturbé la préparation de la semaine semaine et match de jeudi ?
P.C: "Quand quelque chose de comme ça arrive, ce n'est pas simple à vivre. C'est une épreuve difficile à gérer mais on essaye de le faire du mieux possible. Sur le terrain, on pense à l'entraînement. Un élément sur lequel on souhaite vraiment s'appuyer, c'est la présomption d'innocence qui est valable pour tout le monde et aussi pour les sportifs de haut niveau."
Etes-vous blessé qu'un amalgame ait été fait entre le club et la responsabilité individuelle ?
P.C: "Oui. Quand je lis qu'on a fait amalgame entre cette affaire et l'affaire VA-OM, je crois que ce n'est pas du tout la même chose. Le club de Montpellier n'a absolument rien à se reprocher. Je vois aussi des noms livrés en pâture, on n'a pas à le faire, sans éléments tangibles sur lesquels s'appuyer."
Et l'image du handball ?
P.C: "C'est certainement ma préoccupation principale. J'ai conscience de l'impact que ça peut avoir sur le club. C'est pour ça que je regrette que cette information soit sortie de cette manière là sans être plus étayée."
Surtout dans cette semaine cruciale ?
P.C: "C'est une semaine forcément médiatique car il y a le premier match de la Ligue des champions (jeudi à Flensbourg) et ce match contre Paris (dimanche en championnat). Ca a braqué les projecteurs et m'a interrogé de voir cela sortir aussi vite dans les medias. Pourquoi aujourd'hui, pourquoi aussi vite?"
Avez-vous un doute sur ce fameux match contre Cesson ?
P.C: "J'ai répondu aux enquêteurs que si devais avoir des doutes chaque fois qu'on fait une mi-temps difficile, j'en aurais souvent. Cesson se battait pour le maintien, nous on avait gagné quatre titres nationaux. On était privé de sept titulaires qui n'étaient pas au repos mais en arrêt de travail en bonne et due forme. J'ai été déçu de la performance mais rien ne m'a choqué."
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