Bernat-Salles: "Devenir le 1er championnat du monde dans 3-4 ans"
Un nouveau titre olympique, l'arrivée d'un grand club à Paris, un championnat qui s'annonce disputé: la rentrée se présente plutôt bien?
Philippe Bernat-Salles: L'arrivée des Qataris, les internationaux qui rentrent en France, les frangins (Gille) qui reviennent à Chambéry, les étrangers qui arrivent de partout, ça nous offre une vraie visibilité. Aujourd'hui, 95% des champions olympiques jouent dans notre championnat. Il faut qu'on en profite dans les six mois qui arrivent pour franchir un cap.
Que pensez-vous de l'arrivée du Qatar dans le handball français?
P.B-.S: Il ne faut pas faire miroiter mais il faut arrêter aussi de dire que c'est de la fumée. On me dit qu'ils peuvent partir dans cinq ou six ans. Eh bien ils partiront. Un partenaire qui signe pour 70 ans, je ne connais pas, que ce soit au foot, au handball ou au ping-pong. En attendant, les Qataris sont là et ils sont en train de nous faire peut-être une des meilleures équipes d'Europe. Acceptons-les et soyons contents qu'ils soient là.
Comment va le championnat économiquement?
P.B-.S: La conjoncture économique n'est pas florissante mais 99% de nos clubs sont sains avec des comptes équilibrés. Il y a le cas de Toulouse mais ce n'est pas catastrophique non plus. Les clubs espagnols en revanche sont un peu à la ramasse économiquement. Quant aux budgets des clubs allemands, ils sont supérieurs aux nôtres mais pas de sept millions d'euros non plus. En travaillant le marketing, on va continuer à se développer. L'objectif est de devenir le premier championnat du monde dans trois ou quatre ans. C'est une ambition assez haute mais j'ai joué au rugby pendant quinze ans alors que personne ne m'en croyait capable, alors...
Que manque-t-il pour y arriver?
P.B-.S: Un peu d'argent. Dans certains domaines, comme le marketing, elle est encore jeune. On a cherché pendant des années de la visibilité, de la médiatisation. Aujourd'hui on est rassuré qu'un groupe comme Canal+ rajoute un deuxième match. Ca montre que ça plaît et ça nous aide quand on va voir des partenaires. C'est mieux que de passer sur la chaîne TVPI au Pays basque.
Pourtant vous touchez moins en droits TV que le basket par exemple.
P.B-.S:: On en est conscient. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a un an, lorsque Orange a arrêté, c'était Etienne (Capon, directeur général de la Ligue) et moi qui allions filmer le championnat. Canal est arrivé à la fin et faute de concurrence, ils ont l'appât facile. On n'a pas eu beaucoup de droits mais en même temps on a des matches qui sont propres, avec de beaux consultants et une belle visibilité. C'est un travail qui va porter ses fruits dans un an ou deux.
Où en êtes-vous avec la recherche d'un parraineur national?
P.B-.S:: On a eu des pistes qui ont failli se concrétiser comme avec Volkswagen ou Air France. Après, le contexte économique est défavorable et on remarque aussi une réticence d'entrer dans un sport qu'on ne connaît pas. Mais on ne désespère pas. Serge Blanco, qui a créé la Ligue de rugby, m'a dit que s'ils n'avaient pas eu pendant six ou sept ans les potes qu'on connaît dans le monde du rugby et qui filent du pognon, ils n'auraient pas eu un partenaire. Je pense qu'on est sur une super pente. On est juste un peu impatients.
La saison qui vient sera-t-elle cruciale?
P.B-.S:: Très importante, oui. Dès qu'on aura le premier partenaire ça va faire boule de neige, j'en suis persuadé, car le produit est beau. L'arrivée des Qataris peut aussi en inspirer certains. Il faut qu'on accélère.
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