La France en grand
En terminant sur les deux premières marches du podium de la finale du saut de cheval, Thomas Bouhail et Samir Aït Saïd ont réussi dimanche le premier doublé de la gymnastique française dans un Championnat d'Europe et répondu présent pour des absents à qui ils ont dédié leur succès.
Six mois après son titre mondial de Rotterdam, le vice-champion olympique 2008 a récupéré l'or européen qu'il avait remporté en 2009 et qu'il n'avait pu défendre en 2010 à cause d'une blessure en assommant le concours d'entrée avec un Tsukahara double salto arrière. "Après mon premier saut, je savais qu'une grosse note allait tomber. Avant le deuxième, je savais que si je pilais la réception, cela faisait des notes de référence qui mettraient la pression aux autres, mais j'ai fait un grand pas derrière, c'est peut-être l'effet Bercy qui m'a poussé à tirer un peu trop", a-t-il regretté après coup. Le mois dernier, lors des Internationaux de France, comptant pour la Coupe du monde, le Parisien de 24 ans s'était classé 9e pour concéder sa première défaite depuis 2008. De son propre aveu, "cette claque l'a reboosté" en vue des Jeux Olympiques 2012, son grand objectif. "Champion du monde et champion d'Europe la même année, c'est une grosse performance, c'est pour cela que cela m'a touché. Cela me fait plaisir d'être sur le podium avec Samir car c'est quelqu'un qui le mérite et qui travaille dur. C'était un moment très émouvant et j'espère en vivre d'autres sur les Championnats du monde et les jeux Olympiques", a-t-il lancé à l'issue de la compétition..
Les JO en ligne de mire
Volontiers chambreur et taquin, comme lorsqu'il évoque la "caresse" qu'il donne systématiquement à la table de saut avant chaque concours qui rendrait sa femme jalouse, Bouhail est animé par autre chose que sa propre gloire. Il a ainsi dédié son titre à un ami gymnaste décédé brutalement il y a presque un an : "Je suis venu à Berlin en pensant à lui", a-t-il insisté. A sa descente du podium, son deuxième dans un Championnat d'Europe en individuel (2e aux anneaux en 2010), Samir Aït Saïd a, lui, tout de suite pensé à des absents, ses grands-parents kabyles "décédés en début de saison". L'Antibois de 21 ans a terminé à un dixième de son compatriote, référence mondiale de la discipline : "Je suis aux anges, j'y croyais sans y croire, mais je me suis battu pour cette médaille".
L'équipe de France a terminé la semaine berlinoise avec trois médailles, avec l'argent de Cyril Tommasone la veille au cheval d'arçons. Avec Bouhail, Aït Saïd, Tommasone, Danny Pinheiro Rodrigues, 5e aux anneaux, Yann Cucherat, éliminé en qualifications des barres parallèles, et le "marathonien Pierre-Yves Bény (trois finales, dont une 5e place aux barres parallèles), les Bleus ont tous les atouts pour finir à l'une des huit premières du concours par équipes des Championnats du monde 2011, directement qualificatives pour les JO de Londres. "Avant de penser aux Jeux, on pense aux Championnats du monde 2011. Ils sont qualificatifs pour les JO. Si on ne rentre pas dans les douze, on peut dire au revoir aux Jeux. Cela reste une compétition primordiale et c'est le principal objectif de cette année", a prévenu Bouhail.
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