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Bouhail et Cucherat font le dos rond

Sans médaille mondiale à Tokyo, les deux leaders de la gymnastique française Thomas Bouhail et Yann Cucherat ne se cachent pas. Ils savent qu'il leur faudra faire mieux dans un an lors des Jeux Olympiques de Londres.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"Après les jeux Olympiques de Pékin, j'ai rarement connu la défaite. Forcément c'est un peu difficile", a souligné Thomas Bouhail, piqué au vif par quatrième place de la finale du saut. Le vice-champion olympique, champion du monde et d'Europe en titre, savait très bien qu'il aurait du mal à rester au sommet dans son agrès fétiche, parce que d'autres plus jeunes, plus fous, osent de nouveaux sauts plus vertigineux, plus risqués et donc mieux cotés. Cela n'avait pas empêché le Français de 25 ans de survoler les qualifications. Son premier passage dimanche était tout aussi magistral, avec un atterrissage parfaitement maîtrisé. Mais la bataille sur cet agrès se joue en deux manches. Et sur le second saut, il fit chuter lourdement sa moyenne avec trois grands pas en arrière à la réception.

Le jeune extra-terrestre sud-coréen Yang Hak-seon sortit sa trouvaille - une lune salto avant tendu avec triple vrille -, qui porte désormais son nom, pour toucher le jackpot en points, et toucher l'or, à 19 ans. "Mon objectif n'était pas d'être champion du monde ici mais d'être champion olympique l'an prochain. Il faut relativiser l'échec, c'est peut-être un passage obligatoire pour mieux rebondir", a estimé Thomas Bouhail, Bientôt, lui aussi présentera un saut mieux coté que les deux qui ont assuré tous ses succès: "Cette défaite me donne envie de travailler plus fort, et je me vais donner à fond pour avoir le meilleur niveau possible".

Les Français en berne

Yann Cucherat accueillait, lui, "avec zéro regret" sa cinquième place aux barres parallèles dimanche. Double champion d'Europe à cet agrès en 2009 et 2010, le Lyonnais de 32 ans avait chuté de haut au printemps sur la scène continentale et dû se battre pour faire encore partie de l'équipe de France cette année. "Même si mon point fort est l'exécution, la qualité de travail, je sais qu'il faut que j'améliore ma note de départ pour pouvoir espérer toucher le podium", a souligné Cucherat. "Comme ce sera ma dernière chance olympique, je mettrai tout en oeuvre pour ne pas avoir de regrets".

A l'heure des comptes, il ne reste que la médaille d'argent aux arçons de Cyril Tommasone et sa bonne prestation lors du concours général (9e) comme bons points de la semaine. Filles comme garçons ont raté leur mission première à Tokyo, à savoir la qualification de l'équipe pour les jeux Olympiques, et n'auront désormais pas le droit à l'erreur lors de la dernière épreuve qualificative en janvier à Londres. Le capitaine d'équipe Cucherat ne s'en cachait pas: "Le bilan n'est pas très positif. Il n'y a que Cyril qui a vraiment fait ce qu'il avait à faire sur l'ensemble de la semaine. Que ce soit moi, Thomas ou les autres gars, on aura tous quelque chose à se reprocher en rentrant à la maison."

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