Ryder Cup au Golf National: un moment unique
"La bataille va faire rage". Il y a de la gourmandise dans la voix de Thomas Levet, et un petit sourire en coin. "Vous gueulerez comme jamais. C'est une ambiance incroyable." A 50 ans, le plus Américain des Européens (il vit aux Etats-Unis) promène son drapeau européen à la boutonnière de sa veste, et accompagne la montée en puissance médiatique de la Ryder Cup. "Ca fait 7 ans qu'on a la Ryder, mais ce n'est que depuis l'annonce de la présence de Tiger Woods que la presse s'est réveillée."
Les USA avec un Tigre dans le moteur
Il y a 14 ans, Levet et Woods s'affrontaient dans cette compétition, pour une victoire européenne en terre américaine. L'une des 6 défaites en 7 participations de l'ancien N.1 mondial. Mais cette semaine, au Golf National, le Français lui prédit peut-être un autre destin. "Sa présence est fabuleuse pour le public français. Il est à fond la caisse. L'équipe américaine va être poussée à 2000% par le Tigre. Il veut se racheter d'une compétition qui n'est pas la sienne. Pendant longtemps, avec sa notoriété, il était dans sa bulle. Désormais, il y a plus d'interaction avec le public."
"On ne sent que les vibrations"
Etats-Unis - Europe, cela peut être plus qu'un match. "C'est un rêve de gamin. Les émotions peuvent être difficiles à gérer. Ca peut rattraper", avertit-il. Et il se souvient de la sensation ressentie tout au long du parcours, lorsqu'il traverse la marée humaine pour aller au départ d'un trou: "Je n'entendais plus les voix des gens qui me criaient dessus. On ne sent que les vibrations".
Mais pour chaque Ryder, le constat semble le même avant le début de la compétition: "A chaque fois on se dit que les USA sont supérieurs", glisse Levet. "L'ogre américain est énorme, mais il y a énormément de respect du côté US pour les Européens. En moyenne, ils ont les meilleurs joueurs. On a peur d'eux. Mais il y a un avantage pour celui qui reçoit." Outre le public, il y a aussi le parcours qui compte. "L'Europe a tout fait pour que la vitesse soit plus européenne. Les Américains s'égarent plus facilement, alors que les Européens sont plus réguliers."
La régularité, c'est aussi ce qui permet d'ouvrir les portes de la sélection. Elles se sont fermées devant les joueurs français: "Alex Lévy était dans les clous jusqu'en mai. Et puis il s'est mis trop de pression. Mais pour en être, il faut faire une saison démente. Quand je me suis qualifié, je faisais des Top 10 quasiment chaque semaine." Ce sont 24 joueurs de ce niveau qui vont s'affronter jusqu'à dimanche.
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