La Ryder Cup, une étape vers un succès en Grand Chelem pour Dubuisson
Il sait, en effet, que dans les tournois majeurs également le succès se construit loin des greens et que rien n'échappe à la vigilance des amateurs avertis grâce à l'omniprésence des caméras de télévision. Initié au golf à l'âge de six ans par son grand-père, le jeune Victor, grâce à un travail acharné, va battre tous les records de précocité. En 2005 à l'âge de 15 ans, il devient ainsi le plus jeune joueur à disputer un tournoi du circuit européen (EPGA). Champion de France à 16 ans l'année suivante, il est en 2009 le premier Français N.1 mondial chez les amateurs. Juste après son premier Open britannique -grâce à son titre national-, il passe professionnel en 2010.
Devant Tiger Woods
S'il a eu besoin de deux longues années d'apprentissage pour trouver ses marques chez les pros (4e à l'Open de Chine en 2012), il est entré de plain-pied dans le gotha de la petite balle blanche en s'imposant à l'Open de Turquie en novembre 2013. Il a battu à cette occasion l'Américain Tiger Woods, alors N.1 mondial et qui l'avait fait rêver lorsque, lui âgé de 7 ans, il l'avait vu remporter le Masters d'Augusta, le premier de ses 14 titres en Grand Chelem.
Mais c'est surtout sa deuxième place en février 2014 derrière l'Australien Jason Day -après le 23e trou- au Championnat du monde de match-play, à Mirana, en Arizona, qui lui a donné son surnom de "Cactus boy" en même temps qu'elle lui a ouvert les portes des médias anglo-saxons et le coeur des Américains grâce à sa ténacité, son audace et sa fougue.
Surtout, il grimpe au 21e rang mondial, une première pour un Français, et ce classement lui permet de faire automatiquement partie de l'équipe de Ryder Cup et d'obtenir sa carte sur le circuit nord-américain (PGA) pour 2015. Il est aujourd'hui 23e joueur mondial à 24 ans. S'il sait qu'il a "la capacité de gagner de gros tournois", Victor Dubuisson est conscient qu'il lui faudra accumuler encore de l'expérience avant de pouvoir soulever un trophée du Grand Chelem comme le leader de l'équipe d'Europe Rory McIlroy.
"J'ai les capacités pour m'imposer"
Dans un rare entretien aux médias français, Dubuisson a confié à L'Equipe après sa deuxième place à Mirana: "En finale (face à Jason Day), je n'ai pas tremblé et jamais je ne me suis dit +C'est la chance de ta vie+. C'était juste ma première expérience sur ces gros tournois. Personne ne me connaissait, mais je savais que j'avais les capacités pour m'imposer !"
Se définissant comme quelqu'un "de discret et humble sur le parcours", le Cannois apprécie la formule de la Ryder Cup: "C'est mon format favori. Le match-play est très différent de ce que nous pratiquons habituellement. Mais la clé du succès en match-play est simplement de produire son jeu, d'essayer de jouer son coup comme on en a l'habitude C'est ce que je fais tout le temps. Et ça a plutôt bien marché au WGC" (Mirana).
S'il ne l'a pas avoué, Victor Dubuisson a sans doute en point de mire l'édition de la Ryder Cup 2018, organisée pour la première fois en France où il rêve de devenir le leader de l'équipe d'Europe...
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