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Gilot : "Une performance collective"

Consultant de luxe pour France Télévisions, Fabien Gilot nous fait partager son expérience et commente les Championnats d'Europe en petit bassin à Chartres. Selon lui, la réussite de cette compétition, c'est la performance collective de l'équipe de France.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Fabien Gilot (REGMSG / MAXPPP)

Q : Ça vous fait quoi de regarder ces championnats d’en haut ?
R : « Ça donne envie, surtout quand je les vois gagner beaucoup de médailles et les temps réalisés dans ce bassin. C’est des choses que je peux faire, aller chercher des médailles et gagner des titres. Donc j’ai hâte de reprendre part à ce spectacle. »

Q : Vous avez des regrets de ne pas nager ici à Chartres ?
R : « Il n’y a pas de regret de rater un Championnat d’Europe. En revanche, j’ai des regrets de rater la compétition qui a lieu en France. »

Q : Prendre de la hauteur, ça vous fait voir la natation autrement ?
R : « On fait beaucoup d’analyses techniques donc ce que j’ai l’occasion de voir, je le vois un peu de là-haut. Avoir de la hauteur permet de voir des petits détails techniques où les nageurs font la différence, notamment en petit bassin sur les virages. Tu vois l’efficacité et comment s’y prendre. C’est un petit point positif d’être là-haut perché. »

Q : Comment vous sentez-vous dans ce rôle de consultant ?
R : « Alex Boyon parle beaucoup (rires) donc il faut trouver sa place et ce n’est pas évident. C’est un exercice de claquette intéressant. J’ai l’habitude de parler devant de nombreux personnes dans des séminaires mais là c’est dans un laps de temps très court donc il faut être pointu, sensé dans ce que tu dis, avoir une cohérence avec la performance que tu traduis. Ce n’est pas évident car il faut aller super vite. Sur des courses de 50 ou 100 m, Alex s’emballe, parle vite donc pour caler des choses que toi tu voies, techniques, qui vont apporter un plus au téléspectateur, il faut faire son trou et se battre. Plus de la moitié du temps, je n’ai pas l’occasion de la placer. C’est frustrant mais intéressant. »

Q : Consultant, c’est juste une pige ou un plan de carrière ?
R : « Ce ne sera pas mon cœur de métier mais j’aimerai rester au bord des bassins à commenter et apporter ce que moi j’ai vécu en tant qu’athlète, les spécificités techniques. Dans quatre ans après ma dernière olympiade, j’aurai encore cet œil frais de la natation et de ce qui s’y passe. Oui ça me plairait de suivre les compétitions pendant quelques années derrière en faisant vivre aux téléspectateurs ce que j’ai vécu en tant qu’athlète : parler de technique, des rivalités entre les nageurs, l’intox qu’il peut y avoir, etc. »

Q : Quand on met le pied dedans, c’est dur d’en sortir, Michel Rousseau a fait 40 ans avec France Télévisions…
R : « Oui c’est vrai mais de là à dire que je serai aussi bon que Mickey, je ne sais pas (rires). Mais c’est quelque chose qui me plait et c’est intéressant d’être à côté de quelqu’un comme Alex. Il est respecté dans le métier. Il a beaucoup d’expérience donc j’apprends beaucoup au quotidien. »

Q : Que retenez-vous des ces trois premiers jours ? La performance collective des Français ?
R : « Oui, c’est que je retiens principalement et le bon mariage entre les vieux et les jeunes qui fait une bonne mixité. C’est bien d’avoir des relais avec des jeunes et anciens qui se confondent. Je trouve qu’on voit beaucoup de sourires sur les visages. Hormis les médailles, il y a des sourires, une sérénité, une joie de vivre et c’est ce qui fait la réussite de ces dernières années où on a transformé notre sport en plaisir, à s’éclater en groupe. C’était une des réussites de Londres et je pense que ce sera l’un des points majeurs des réussites futures. Il y a un échange qui s’est créé en équipe. C’est plus intéressant et ça fait progresser. 3e nation mondiale, première européenne, ça continue à avancer. Conserver cette place, ce n’est pas évident. Et si on veut aller chercher les Américains et les Australiens, il faut encore aller chercher des petites choses en plus. La cohésion de groupe fera beaucoup. »

Q : Les leaders ont répondu présent
R : « C’est intéressant de voir ça car Yannick et Florent sont encore jeunes. Ils ont répondu tout de suite sur des performances très rapides. Ils ont fait des choix de préparation différents au début de saison. Yannick s’y est remis très tôt. Florent a pris plus son temps. Mais ils ont la même fraîcheur et la même envie. Ça se voit sur les sourires, les regards. On voit des gens qui ne sont pas encore rassasiés avec les Jeux olympiques et qui en veulent encore plus. Il va y avoir beaucoup de médailles dans les années à venir. »

Q : Et vous, la reprise approche ?
R : « Retour la semaine prochaine dans les bassins. J’ai hâte, je suis content. Je ne vais pas brûler les étapes. Si des fois je n’ai pas écouté les médecins et j’en ai fait qu’à ma tête, et même si ça a marché, cette fois je vais les suivre. Mon opération à l’épaule n’était pas minime. Il faut faire attention et faire en sorte que ça se reconsolide bien pour travailler dur dessus. Je vais me servir du mois de décembre pour me remettre en forme, au poids. Je serais prêt à travailler dès le premier janvier ce qui me donnera quatre mois pour me qualifier pour les Mondiaux. C’est un gros challenge avec la rivalité qui existe sur le 100 m. »

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