George Weah, ancien ballon d'Or, devient président du Liberia
Seul Africain à avoir remporté le Ballon d'or, en 1995, Weah était largement absent du pays pendant la guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003. Entré en politique à la fin du conflit, il avait été battu au second tour de la présidentielle de 2005 par Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'Etat en Afrique, puis comme candidat à la vice-présidence en 2011. Son parti criera alors en vain à la fraude.
Cette fois, alors que son adversaire Joseph Boakai a multiplié les procédures pour dénoncer les "fraudes et irrégularités" ayant selon lui entaché le premier tour, "Mister George" a appelé ses partisans à la patience et au calme. Samedi, il avait effectué une démonstration de force en rassemblant des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade du pays à Monrovia, affirmant à l'AFP: "Je sais que (Joseph) Boakai ne peut pas me battre. J'ai le peuple avec moi".
Quinze ans après avoir raccroché les crampons, il assure avoir "gagné en expérience" sur le terrain politique et appris de ses échecs. En décembre 2014, il remporte son premier mandat en devenant sénateur, distançant très largement l'un des fils de Mme Sirleaf. "Personne ne devrait avoir peur du changement. Regardez ma vie: je suis passé de footballeur à homme politique", a-t-il lancé pendant la campagne. "Vous pouvez vous aussi être cette personne. Nous sommes pareils", a ajouté l'ex-star du ballon rond, élevé par sa grand-mère à Gibraltar, un bidonville de Monrovia.
Du Tonnerre au Rocher
Membre de l'ethnie kru, une des principales du Liberia, et ne faisant donc pas partie de l'élite descendant d'anciens esclaves américains qui dominent traditionnellement la vie politique, George Weah a vu sa vie basculer une première fois en 1988, à l'âge de 22 ans, grâce à Arsène Wenger. Alors entraîneur de Monaco, le tacticien français l'avait déniché au Tonnerre Yaoundé, au Cameroun, et fait venir au pied du Rocher monégasque. Pendant 14 ans, le solide attaquant allait jouer dans les plus grands clubs européens ( Paris SG et Milan AC) à l'apogée de sa carrière, puis Chelsea, Manchester City, Marseille --, amassant une fortune considérable. Mais il a gardé ses attaches dans la banlieue de Monrovia, où il tape encore le ballon avec des amis.
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